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 We are problems that want to be solved + Gautelisa

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Message(#) Sujet: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyJeu 16 Nov - 12:56


We are problems that want to be solved
Gautelisa

Un mois, c’est le temps, presque jours pour jours que Gauthier avait passé loin de la civilisation, loin de son travail, de sa famille, des problèmes et des questionnements. Dans sa montagne n’existait que le silence, que la nature et cette impression que les choses pourraient durer ainsi. Il avait vidé sa tête… Les questions n’ayant fait leur retour qu’une fois le trader sur la pente descendant, qu’une fois le Mont Kosciuszko ajouté à sa liste. Retrouver le monde réel, les voitures, le stresse, les gens aussi, il avait fallu plusieurs jours pour retrouver le premier vrai village et un brin de technologie pour envoyer quelques messages rassurantes à sa famille et la photo de lui triomphant et fier. Son portable à la main il avait hésité longuement à contacter Elisabeth…. Pour elle il était un peu parti comme un voleur. Si l’ascension était prévue depuis des mois il n’en avait pourtant parlé à presque personne, seul sa famille et son chef avaient eu le droit à l’information et encore Theo avait semblé plutôt mécontente qu’il parte de cette façon après la grande révélation qu’il lui avait fait. Elle savait aujourd’hui… Sa paternité n’était plus un secret, plus exactement du moins parce qu’il y avait plus d’une personne encore qui devaient être mises au courant et qu’il n’était toujours pas sur de vouloir le dire au principal concerné. Mais les mots étaient enfin sortis de sa bouche… Pas comme une obligation parce que la personne savait déjà mais parce qu’il était temps… Il le savait, ce qui ne rendait pas pour autant la situation plus simple.

Personne n’était là pour son grand retour, pas de banderole ou de message de bienvenue, juste une maison rangée et calme. C’était mieux, c’était ce dont il avait besoin, ce qu’il chérissait et d’ailleurs lui même n’avait pas communiqué la date exacte de son retour. Tout son corps semblait encore souffrir du changement d’altitude et de l’effort fourni, ses muscles endoloris et sa barbe qui laissait à peine deviner son visage fatigué. Il avait aussi vite retrouvé sa douche, son rasoir et son confort de vie pour en ressortir propre et rasé, une légère barbe entretenu comme seule vestige de son périples.

Il aurait pu hésiter, encore un peu, continuer de se poser des questions mais au fond de lui il le savait, il était temps… La clef de voiture dans sa main, la porte qui claque et le vent sur sa peau alors qu’il prend un chemin déjà trop connu. A peine une hésitation quand il saute de la voiture et s’approche de la porte. Son doigt sur la sonnette et un rictus léger qui déforme son visage à l’idée de la retrouver. Mais l’idée est bien faible face à elle, quand elle ouvre la porte, ses cheveux blonds qui tombent sur ses épaules, son odeur qui vient immédiatement chatouiller ses narines, ses yeux bleus qui trouvent son regard, l’interrogation qu’il y lit. « Bonjour Elisabeth. » Il voudrait toucher son visage, lui dire qu’elle lui a manqué parce que c’est vrai… Bien trop vrai mais qu’il n’osera pas les gestes, les mots encore moins. Il n’est pas sur non plus de sa réaction aujourd’hui… Il n’est jamais sur avec Elisabeth, elle est son incertitude. « Est-ce que… tu en as toujours envie ? » Quelques mots qui ne veulent rien dire mais qui pourtant ont tellement de sens. Cette révélation qu’ils doivent faire à Daniel… Il est temps il le sait. Daniel va mieux, il est remis et aujourd’hui il ne peut plus se chercher d’excuses… Sauf si elle lui en donne une.
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyLun 20 Nov - 21:06


Le bruit familier de ma sonnette retentit dans ma maison, marquant les rides naissantes sur mon front. Comment est-ce possible ? J’ai posé mon après-midi, en pleine semaine, pour enfin pouvoir travailler tranquille et rattraper tout mon retard et je me débrouille quand même pour être dérangée ? Prête à exploser face au vendeur de calendrier qui doit se tenir devant ma porte, c’est la mine froide que j’ouvre, me décomposant immédiatement. « Gauthier ? » … « Bonjour Elisabeth. » Ses yeux azurs dans les miens, il a la mine fatiguée mais heureuse, son timbre est exactement comme dans mes souvenirs mais avec un je ne sais quoi en plus. Face à moi, se trouve le sujet de bons nombres de mes problèmes, l’homme qui a détruit sans le vouloir mon mariage, le père de mon fils et l’âme qui fait battre mon cœur malgré toute la rancune que je peux avoir envers lui. Je n’ai pas vu son sourire enjôleur depuis presque deux mois maintenant. Deux mois qui m’ont paru être une éternité. Deux mois pendant lesquels j’ai dû être au chevet de mon futur ex-mari, alité à cause d’une piqure de serpent, eu pour une promenade où il voulait nous reconquérir. Deux mois pendant lesquels j’ai fui pour me retrouver, où j’ai pu rejoindre ma mère en Irlande et récupérer sur mes terres en compagnie de mon fils. Trois semaines loin de tous mes problèmes, me ressourçant et réfléchissant à notre situation, notre cercle vicieux menant droit à notre malheur, pour tous les quatre, Gauthier, Daniel, moi mais surtout Gabriel… Deux mois pendant lesquels mon fils a pu renouer avec son père adoptif mais où tous les jours il m’a demandé pourquoi il ne voyait plus Gauthier. Deux mois, si long et en même temps si court. Deux mois où nous sommes restés en suspend comme si l’horloge s’était arrêtée et qu’enfin la trotteuse avait redémarré.

Intriguée, troublée, je ne comprends pas. Que fait-il ici ? Pourquoi maintenant ? Où était-il passé ? Mes lèvres se détachent mais rien ne s’échappe, pas un bruit, pas un son, pas même un filet d’air pouvant m’aider à reprendre le fil de mes pensées. « Est-ce que… tu en as toujours envie ? » Est-ce que quoi ? L’étonnement doit se lire sur mon visage. Agrippée à ma porte, j’ai dû mal à comprendre où il veut en venir. Sa phrase ayant des milliers de sens à mes yeux, je préfère ne pas sauter sur le premier me venant en tête. J’hésite. Des secondes qui me paraissent une éternité, mes pensées fusant dans mon esprit. Est-ce que j’ai envie ? De lui ? De nous ? Qu’il soit le père de Gabriel ? De l’investir dans notre histoire ? De me séparer de Daniel ? De vivre ici ? De tout avouer à Daniel ? Tout s’enchaine, et la tranquillité que j’ai réussi à retrouver durant ces deux derniers mois s’envole comme si sa simple présence devait troubler la moindre de mes idées. Et puis non ! Pourquoi je serais gentille avec lui alors que monsieur a décidé de disparaitre ? Et comme une fleur, il se pointe à ma porte comme si de toute évidence j’allais l’accueillir avec le sourire ? Je ne suis pas d’accord. Je ne suis pas au service de monsieur et ce n’est pas parce qu’il me regarde avec ses yeux là que je dois céder. « Toujours envie de quoi Gauthier ? » La sècheresse de mes propos me choque moi-même. Nous ne nous sommes pas quittés en de très bon terme et je crois que je l’ai un peu trop remué pendant deux mois pour qu’il ne le ressente pas en cet instant. Ne souhaitant pas être plus polie que cela, je préfère ne pas lui offrir l’hospitalité pour le moment et refuse de bouger de mon perron. Il devra être vendeur pour pouvoir espérer rentrer au frais dans la maison. De toute manière vu son teint, il a dû passer un bon bout de temps dehors ce dernier mois… L’interrogation de mon regard le transperce et je ne quitte pas ses iris, comme si la moindre déviance pouvait me faire défaillir. « Tu sais que le commun des mortels aurait commencé par : Bonjour Elisabeth, comment vas-tu ? Je suis vraiment désolé d’avoir disparu pendant autant de temps, surtout après avoir agis comme un vil personnage. » D’accord, je vous l’accorde, je crois que je me suis ressourcée mais pas non plus dans une retraite bouddhiste et je crois également, maintenant que je suis face à lui, que je lui en veux. Un tout petit peu. « Mais pas en réapparaissant, à une heure et un jour improbable en me demandant si j’en ai encore envie ! Et puis c’est quoi cette question, tu as pris des cours d’éloquence ou peut-être de drague ces dernières semaines pour revenir comme un champion ? » Mon dieu, pourquoi a-t-il encore ses yeux, ce sourire et argh… « Et par pitié, arrête de me regarder comme ça, là » Je désigne sa tête puis tout son corps finalement. Avant de fermer les yeux, passer les mains sur mon visage et respirer un bon coup. Elie, tu agis comme une hystérique… « Désolée, je suis une idiote, c’est juste que… Enfin. Qu’est-ce que tu voulais vraiment me dire ? » Me calmant, je me mords la lèvre et tente de reprendre un peu de contenance même si le rouge doit encore se voir sur mes joues et que mon cœur s’enflamme toujours de la même manière. Je ne sais pas si je suis heureuse ou en colère, je préfère donc opter pour la neutralité, j’aurais l’air moins folle, quoi qu’après mon petit épisode… Enfin bref, Elie, tu es juste... Faible.
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyMer 22 Nov - 15:56


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« Gauthier ? » Le son de sa voix, il l’avait presque oublié, comme un doux souvenir, une comptine que l’on se chantonne sans être sûr des paroles. Il a l’impression qu’il ne l’a pas vu depuis des années, comme ce fameux jour où il l’a croisé sur la sable blanc de Brisbane après des années de séparation. Il tient à elle, bien trop sans doute, comme il ne c’est jamais permis de tenir à une femme, et encore moins une femme qui appartient à un autre. Et pourtant il est parti sans donné de nouvelle, il a fait sa vie en prenant de la distance comme il sait si bien le faire et face à elle il n’a pas vraiment d’excuses. Difficile pourtant de savoir ce qu’elle ressent, son trouble qui déteint sur Gauthier alors qu’elle semble chercher en elle la meilleure façon de réagir. Un tourbillon d’émotions qu’ils partagent sur ce pas de porte. Alors quand il ouvre la bouche pour poser sa question il ne s’étonne pas de voir son visage se transformer petit à petit. Il n’est pas doué Gauthier, pour les excuses, les retrouvailles ou les moments qui comptent. Pour le contact humain il est un peu inadapté. Il ne connait que ce qu’on lui a appris, les conversations de fond pour donner le change, les bonnes manières, comment bien se tenir, comment donner une bonne impression en société, mais gérer une relation intime où les sentiments se mêlent ça c’est quelques chose qu’il ne sait appréhender. L’amour on ne lui a pas appris, il en a pourtant, pour ses frère et soeur cette famille à qui pourtant il n’a jamais pu dire les mots. Parce que ça ne se fait pas chez eux… Parce qu’il n’a jamais vu une once d’amour entre ses parents, tout n’était que paraitre. Et quelque part ça lui convenait, il marchait sur ces traces… C’était sans compter sur Elisabeth, sur sa douceur, sa beauté, ses mots qui emmêle son esprit, son souffle qui le rend fou, ses lèvres rosées qu’il voudrait posséder dès que son regard se pose sur elles.

« Toujours envie de quoi Gauthier ? » Le ton de la voix est claire cette fois - il est un peu agressif, laisse deviner son agacement sa colère peut-être. Il ne répond pas pourtant continue à la regarder avec l’impression qu’elle est loin d’avoir dit tout ce qu’elle voudrait exprimer. Et il n’a pas tort la suite arrive aussi vite. « Tu sais que le commun des mortels aurait commencé par : Bonjour Elisabeth, comment vas-tu ? Je suis vraiment désolé d’avoir disparu pendant autant de temps, surtout après avoir agis comme un vil personnage. » Un léger froncement de sourcil. Il ne se souvient pas d’avoir été vile mais ce n’est sans doute pas le moment de répliquer. « Mais pas en réapparaissant, à une heure et un jour improbable en me demandant si j’en ai encore envie ! Et puis c’est quoi cette question, tu as pris des cours d’éloquence ou peut-être de drague ces dernières semaines pour revenir comme un champion ? » Cette fois un sourire se glisse sur le visage de Gauthier, un sourire un peu amusé alors que ses yeux se fendent un peu et qu’il hoche la tête doucement sous le regard agacé de la blonde. « Et par pitié, arrête de me regarder comme ça, là » Son sourire qui s’élargit encore un peu plus, legerment moqueur mais tendre avec un haussement d’épaule innocent. Mais le silence semble avoir son effet puisqu’elle se reprend déjà. « Désolée, je suis une idiote, c’est juste que… Enfin. Qu’est-ce que tu voulais vraiment me dire ? » Il laisse encore quelques secondes de silence en la regardant avant se reprendre la parole un peu taquin. « Des cours de drague vraiment ? » Il rigole cette fois espérant lui arracher un léger sourire. Puis fait un pas en avant, un rapprochement dangereux entre eux, sa main qui vient caresser le rouge de ses joues. « Je ne savais pas que j’en avais besoin. » Qu’il chuchote proche de son oreille. Pour ce qui est de l’éloquence cependant il ne dira rien.

Aussi rapidement sa main retrouve pourtant sa place initiale le long de son corps alors qu’il reprend son sérieux. Le sourire qui disparait. « Est-ce que je peux entrer ? » Si elle ne l’invite pas il le fera lui-même. Il ne compte pas avoir cette conversation sur la palier. « J’aimerai que l’on parle de Daniel, si tu le veux bien. » Il ne sait pas ce qui a bien pu se passer pendant les quelques semaines qui se sont écoulées, il ne sait pas si ils sont toujours sur la même longueur d’onde. Pour peu qu’ils l’aient été une fois à bien y penser.
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyLun 27 Nov - 20:55


Je ne sais pas s’il en a conscience. S’il sait ce qu’il provoque en moi. S’il connait la douleur effrayante que je ressens à chaque fois qu’il est face à moi. Ce désir grandissant qu’il engendre dans tout mon être et ce mélange entre amour et animosité qu’il génère par sa simple présence. Face à lui, je dois me battre pour ne pas réagir aux battements intenses de mon cœur et à cette voix doucereuse qui me demande d’aller vers lui. Je dois rester droite et froide pour garder la tête haute et ne pas défaillir. Un exercice bien plus facile dans notre imagination que dans la pratique. Alors que je tente de ne pas me laisser amadouer et de lui montrer que je suis vexée, il me sourit ce qui m’agace d’autant plus. Impossible de rester énerver contre lui, je pense qu’il faudra alors que je reste courtoise. De toute manière, je ne pourrais rien faire d’autre avec son regard de braise et son sourire de lover. J’attends qu’il réplique, qu’il annonce ce qu’il a à me dire, mais je suis loin d’attendre sa véritable réponse. « Des cours de drague vraiment ?» Il rit, moi aussi. Même si je tente de ne pas le faire, je me retiens trop tard, amenant mon regard vers le sol, pour ne plus croiser le sien. Oui, des cours de drague, cela ne pourrait pas lui faire de mal mais pourrait peut-être annoncer la fin de mon âme… Sans que je m’en aperçoive, son corps est bien plus proche du mien, bien trop proche et mon souffle se coupe lorsque sa main effleure mes joues. Mes joues s’empourprent et mon esprit divague, il a encore dépassé cette limite sociale que tout être souhaite garder autour de lui comme une barrière intime. Mes yeux se ferment et mon cœur s’emballe alors que son souffle caresse mon oreille. « Je ne savais pas que j’en avais besoin. » J’ai envie de le frapper mais dois me mordre la lèvre pour ne pas laisser d’autres émotions immerger. Rester droite et froide… « Arrête... »Tentant de garder une certaine constance, je refuse de lui montrer le trouble qu’il vient de provoquer en moi, pourtant, je pense qu’il est évident. Bien sûr qu’il en a besoin, ceci s’appelle du harcèlement, pas de la drague et… D’accord, il est loin d’être novice en la matière, surtout avec moi… J’ai l’impression que lorsqu’il s’agit de me faire défaillir, il devient un génie dans ce domaine et même si cela me fait bouillonner, je suis loin d’être celle qui s’en plaindra.

Aussi rapidement qu’il est venu, il se redresse, sa main brulante s’éloignant et laissant un vide glacial entre lui et moi. Un sentiment qui m’envahit et se traduit sur son visage. « Est-ce que je peux entrer ? » Peut-être pas des cours de drague mais de comportement social ne ferait pas de mal… Entrer ? Pourquoi ? Ce n’était pas réellement mon intention, mais je ne suis pas sûre de pouvoir dire non une fois qu’il m’aura donné sa raison. « J’aimerai que l’on parle de Daniel, si tu le veux bien. » C’était donc bien cela. Cette raison, le pourquoi de sa visite, ce que je veux toujours faire. Daniel. Mon mari, père de notre fils, est le principal axe de nos soucis actuellement et la question de notre dernière altercation. Je souffle presque malgré moi mais m’écarte et lui laisse assez de place pour passer avant de fermer derrière nous. Je lui montre le salon et le canapé, lui d’un souvenir qui ne devrait pas brûler ma mémoire à cet instant précis mais le laisse s’assoir sans véritablement le suivre. Allant dans la cuisine, je reviens rapidement avec de l’eau chaude et de quoi nous faire du thé. Oui, nous les britanniques avant cette faculté de boire de l’eau brulante même à vingt-cinq degrés sans aucun souci. L’eau déjà chaude, je ne perds pas de temps à nous servir et sans même tenter de dégager le bazar présent sur ma table, je le fixe tout en m’asseyant sur le siège en face, le plus loin possible de lui tout en restant polie. « Je ne sais pas si tu es au courant, mais il va beaucoup mieux depuis… l’accident. C’est d’ailleurs lui qui doit aller chercher Gabriel à l’école ce soir, pour ça d’ailleurs que tu peux tomber sur moi à ce moment-là de la journée… » Et ils ne seront pas de retour avant bien une heure, de quoi nous laisser le temps de discuter un moment. Je lui adresse un mince sourire, portant ma tasse à mes lèvres afin de souffler légèrement dessus. « Je t’écoute Gauthier, de quoi tu voulais parler ? » Je me doute de sa réponse, je pense et espère qu’il veuille revenir à notre dernière discussion et l’aveu que nous devons faire à Daniel. Je suis prête et l’attends depuis deux mois pour cette révélation. Daniel lui, ne sera jamais prêt, alors autant le faire le plus tôt afin d’abréger sa souffrance et d’arrêter de le tourmenter avec cette question qu’il ne cesse de me poser pour accepter de signer un des derniers documents qui nous lie légalement. Lui adressant un sourire encourageant, je bois une gorgée et garde ma tasse entre mes mains comme si je souhaitais me réchauffer ou me protéger de la suite…
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyJeu 30 Nov - 0:51


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Il ne le contrôle pas vraiment, son corps qui est attiré par le sien, ce besoin de sentir son odeur, sa peau contre la sienne. C’est comme un besoin, pressant, qu’il doit pourtant contrôler. Un besoin qui le dévore de l’intérieur et lui fait bien plus de mal que de bien et pourtant quand sa peau touche la sienne tout son corps s’embrase comme si enfin il pouvait respirer, comme si avant ça il n’avait jamais vécu. « Arrête... » Il obéit Gauthier, parce qu’il a sans doute déjà été trop loin, parce qu’il n’est pas venu ici pour ça de toute façon, qu’il est temps de reprendre une distance raisonnable et d’assumer les raisons de sa visites, celles qu’il fuit depuis déjà trop longtemps. Mais pas ici, pas sur un pas de porte à la vu de tous… La discussion ils l’ont pourtant déjà eu, mais aujourd’hui ça ne peut plus être des « peut-être » dans sa bouche et il en a bien conscience… Même si tout son corps lui hurle plutôt de prendre la fuite. Il fait l’inverse, passe la porte et laisse Elisabeth fermer derrière lui - lui donner cette impression nouvelle d’être enfermé. Bloqué dans une situation qu’il a pourtant lui même crée des années en arrières en laissant ses envies parler pour lui - en perdant le contrôle de son corps… En se perdant dans celui d’Elisabeth.

Elisabeth qui a d’ailleurs disparue, l’eau qu’il entend bouillir alors qu’il reste statique. Le yeux se perdent dans le décors, sur les photos de jours heureux, sur une décoration à l’image de la blonde… Et quand elle revient avec le thé il laisse le silence prendre place - un silence qu’ils connaissent bien tous les deux et qui ne leur a jamais vraiment fait peur. Il prend place, sans qu’elle l’y invite - se permet ce qu’il ne se permettrait nul part ailleurs sans doute. « Je ne sais pas si tu es au courant, mais il va beaucoup mieux depuis… l’accident. C’est d’ailleurs lui qui doit aller chercher Gabriel à l’école ce soir, pour ça d’ailleurs que tu peux tomber sur moi à ce moment-là de la journée… » Un hochement de tête pour seule réponse. Oui il sait - il était loin mais pas totalement absent, il a pris de nouvelles dès son retour à la civilisation, là où il n’a pourtant pas envoyé un message à Elisabeth. « Il vit ici ? » La question a du sens, plus qu’elle ne pourrait même le croire sans doute. La tasse qu’il amène à ses lèvres pour empêcher toute expression de se lire su son visage. « Je t’écoute Gauthier, de quoi tu voulais parler ? » Il n’ira pas par quatre chemins - pas aujourd’hui. De toute façon il n’a jamais su faire dans la dentelle. « Il est temps de dire la vérité à Daniel je pense… Je suis prêt pour ma part. » Il l’espère du moins… mais vivre dans le mensonge n’est plus une option. « Toi ? » Elle l’était avant qu’il ne parte, avant que Daniel ne soit blessé. Soudain cette impression qu’il a loupé tellement de choses, peut-être l’opportunité est-elle passée. Peut-être qu’il arrive trop tard aujourd’hui.
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyVen 1 Déc - 19:08


Le silence, nous l’avons dompté, habité. Je l’ai aimé comme détesté, pourtant à cet instant, je ne sais comment le comprendre. Il me laisse savoir que nous avons évolué. Bientôt dix ans que nous nous connaissons et alors que le silence entre nous a débuté par un malaise, il s’est transformé au fil du temps. Pendant longtemps je n’ai su quoi dire à cet homme, meilleur ami de mon compagnon, pensant qu’il n’était qu’un attrait physique à mes yeux, puis j’ai appris à connaître le personnage et à apprécier nos silences, signifiant bien plus que certaines discussions. Les silences sont devenus intimes, comme une romance secrète, un moment que nous pouvions partager sans avoir à les déclarer. Par la suite, je les ai haïs, chacun d’eux représentés notre malaise, cette trahison faite, avant qu’ils ne deviennent notre relation. Le silence, nous l’avons vécu, sans que l’autre soit présent avant qu’ils ne cessent et redeviennent un calme, un apaisement entre nous comme si nous les accueillions comme de vieux amis, laissant à l’autre le plaisir d’imaginer les pensées de l’un ou bien de simplement profiter du moment présent à notre manière. Aujourd’hui, je ne sais plus. Je ne sais pas comment le prendre, comme un vieil ami retrouvé après des mois de silences ou bien comme une menace ou une nouvelle forme de discussion ? Tentant de ne pas trop laisser mes pensées m’envahir, je m’occupe les mains, ne pouvant le laisser faire monter la pression. Il veut parler de Daniel, soit, alors parlons-en car parfois les mots valent mieux que le silence, même si ces instants sont rares. Je lui explique, sans savoir pourquoi ce que fait Daniel à cette heure-là et pourquoi je me trouve ici, comme s’il était un parent à qui je devais des comptes.  Sans m’en rendre compte et sans qu’il ne le fasse paraitre, j’ai tout de même dû attirer son attention car sa question franche et directe me pique à vif, presque inhabituelle pour lui. « Il vit ici ? » Je fronce les sourcils. Ne sachant pas où il veut en venir. Je sais que j’ai pu être indécise dernièrement, mais à ce point ? J’hoche la tête. « Non. Pourquoi le ferait-il ? » Parce que nous sommes mari et femme ? Peut-être. Mais aujourd’hui, je n’arrive plus à le voir comme tel, même si… Même si ces derniers mois je me suis rappelée pourquoi je l’aime et qu’il a su le faire, je ne peux le laisser revenir à ce point dans ma vie. Même si ses lèvres sur les miennes m’ont fait comprendre comment j’ai pu vivre loin de Gauthier si longtemps, le temps a fait son travail et je ne pourrais de nouveau agir comme sa femme. Sans confiance, sans preuve et sans fidélité, qui serais-je pour lui faire vivre cela à nouveau ?

Afin de changer d’idées et de comprendre réellement sa venue, je pose la question qui le fera parler, qui le lancera dans sa franchise habituelle. « Il est temps de dire la vérité à Daniel je pense… Je suis prêt pour ma part. » D’un coup, mon cœur se fait lourd. Je m’y attendais mais la réalité est toute autre. Il est prêt. Prêt à annoncer à son meilleur ami qu’il l’a trahi avec sa propre femme. Il est prêt à assumer son rôle même si ce n’est peut-être pas encore entièrement. Refermant mes mains sur ma tasse, je la ramène contre moi comme si nous étions en plein hiver à Londres, comme si d’un coup, la température de mon corps était passée de 37 à 20 degrés. Il est prêt. « Toi ?» Ma gorge se serre, ma respiration se fait difficile. Est-ce que je veux lui dire ? Oui. Est-ce que je suis prête à l’annoncer ? Je ne sais pas. Mais même si je ne le suis pas, il le faut, non ? Mon regard se perd dans l’immensité et le calme de ma tasse, mes lèvres se pinçant et mon esprit divaguant. Enfermée dans un mutisme involontaire, je laisse ma tête battre de haut en bas doucement tout en levant les yeux afin d’ancrer mon regard dans le sien. Je suis prête, tant qu’il est là pour le faire avec moi. « Je n’attendais plus que ton feu vert… » Même si je me plais également à vivre en paix avec Daniel un temps. Comment réagira-t-il ? Comment pourrait-il faire, face à nous et une annonce pareille ? Pianotant sur la surface brulante de ma tasse, je ne lâche pas ses iris intenses et mon cœur loupe un battement. « Est-ce que tu es vraiment prêt Gauthier ? » Ce n’est pas que je doute de sa certitude, juste, je veux qu’il sache dans quoi il s’embarque et pourquoi il le fait, je veux qu’il ne le regrette jamais car c’est une annonce pouvant changer sa vie à jamais. « Est-ce que tu es prêt, qu’importe sa réaction ? Tu pourras la supporter ? » J’ai peur pour lui, je ne veux pas lui en demander plus qu’il ne le peut et je ne veux pas qu’il le fasse pour les mauvaises raisons. « Et… » Me pinçant les lèvres, j’inspire profondément, tentant de me donner le courage de lui poser la question. « Est-ce que tu as également réfléchi à l’après, ou tu préfères attendre de voir pour y réfléchir ? » Après tout, si nous l’annonçons à Daniel pour ne jamais le dire au principal intérêt est-ce que cette douleur est réellement utile ? Plus nous attendons, plus la vérité sera difficile à comprendre et à accepter pour mon fils et si une chose est sûr c’est que je n’accepterais pas que ce soit lui qui souffre le plus de nos erreurs. « Si tu es vraiment prêt, et que tu veux le faire maintenant, je peux demander à Maïa de prendre Gabriel… » Je n’avais pas prévu ma soirée de cette manière mais après tout, autant battre le fer pendant qu’il est chaud, non ? Pendant que je ne peux pas fuir surtout…
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyLun 4 Déc - 17:33


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Il est idiot peut-être… De croire encore que les choses pourraient changer, qu’elle pourrait pardonner Elisabeth, que Daniel pourrait se contenter de ne pas savoir le nom de l’homme qui est le géniteur de Gabriel… Il y a cru pendant longtemps, l’a espéré même. Aujourd’hui il ne sait plus, parce qu’imaginer Elisabeth à nouveau dans les bras de son meilleur ami meurtri une partie de son esprit… Même si il ne peut pas l’avouer, pas même à lui même. Alors quand la réponse tombe, avec cette air étonné qu’Elisabeth a en prononçant : « Non. Pourquoi le ferait-il ? » C’est une soulagement qu’il ressent, un de ces sentiments qu’il n’assume pas mais qui l’assaillent pourtant. « Je ne sais pas… » Il sait très bien en faite, parce qu’ils sont une famille. Parce qu’il voudrait être plus proche d’elle et de son fils. Mais il ne le dira pas à haute voix, pas cette fois, pas en sachant ce qu’Elisabeth pourrait lui répondre et le regard noir qu’il risque de se manger. Il n’est pas venu pour avoir une énième fois cette conversation, il est venu pour parler de bien autre choses et tous deux le savent. Même si Elisabeth semble volontairement faire durer l’instant, jouant l’innocente, celle qui ne sait pas déjà les mots qui vont sortir de sa bouche.

Et s’il prend son temps, finalement la raison de sa présence est énoncée. La main un peu tremblante qu’il cache derrière son dos, comme pour empêcher le trouble de le saisir, pour ne pas faire marche arrière. Ce n’est pas son genre à Gauthier, pas quand il a pris une décision, et pourtant celle là n’est pas aussi simple, elle n’est pas aussi claire, elle n’empêche pas le doute de persister dans son esprit. Encore plus quand le silence reprend place, il fixe Elisabeth, sans lâcher la blonde qui semble elle perdue dans ses pensées, comme si elle l’avait à peine entendu. Le simple hochement de sa tête qui semble répondre à sa question avant qu’elle ne relève le regard pour laisser quelques mots s’échapper de sa bouche. « Je n’attendais plus que ton feu vert… » Leur regards qui se croisent, qui ne peuvent plus se lâcher maintenant. « Très bien… » C’est tout ce qu’il trouve à dire alors pourtant qu’il ressent le vide à nouveau en lui - l’impression qu’il va rendre les choses encore plus douloureuses et compliquées pour tout le monde. Mais il y a le silence, presque rassurant, la présence d’Elisabeth, si loin et pourtant si proche, son regard dans le sien. « Est-ce que tu es vraiment prêt Gauthier ? » Il ne répondra pas à cette question… Parce qu’il ne peut pas changer d’avis il le sait bien, et que pourtant jamais il ne sera prêt… Que ce n’est pas pour rien si il a fuit la confrontation pendant tout ce temps. « Est-ce que tu es prêt, qu’importe sa réaction ? Tu pourras la supporter ? » Elle insiste pourtant et il reste sur la réserve. Se referme un peu plus, la tasse de thé qu’il apporte à ses lèvres alors que son regard se perde un instant au loin. « On ne peut plus vivre dans le mensonge Elisabeth… C’est la bonne chose à faire non ? » Il n’en est pas encore sur pourtant. Mais les secrets sont entrain de le ronger, de le changer… Et il ne veut pas perdre ce peu de sensibilité qu’il a encore… « Et toi… tu l’es ? » Parce que si elle semble déterminée depuis longtemps… Faire face une nouvelle fois au regard de Daniel, à sa déception et sa colère n’est sans doute pas plus simple.

« Et… » Le mot qui semble presque se coincer dans son gorge. « Est-ce que tu as également réfléchi à l’après, ou tu préfères attendre de voir pour y réfléchir ? » Il y a réfléchi, trop souvent… Bien plus à ça qu’au reste d’ailleurs, la bouille de Gabriel qui ne quitte jamais vraiment son esprit… La sensation qui a su petit à petit prendre place dans son coeur… « Je… ne sais pas. Je n’ai plus envie de faire semblant Elisabeth, d’avoir l’impression de devoir me cacher ou m’empêcher de ressentir… Mais c’est… Compliqué. » Comme depuis le début. Cette impression qu’il doit se retenir avec cet enfant, qu’il doit s’interdire de ressentir quelques chose, de se considérer comme un père. « On en reparlera… Après… » Chaque chose en son temps, un problème à la fois c’est déjà bien assez. « Si tu es vraiment prêt, et que tu veux le faire maintenant, je peux demander à Maïa de prendre Gabriel… » Un nouvel hochement de tête. C’est précipité mais il n’a plus envie d’attendre lui non plus. « Faisons ça… » Un grande respiration alors qu’il se lève en abandonnant son thé sur la table. Il va un instant observer par la fenêtre - le vide - le rien - il n’ose plus trop penser, entend à peine les mots de la blonde qui appelle son amie. Jusqu’à ce que le silence revienne. Il se tourne vers elle à nouveau - un demi sourire… « J’aurais du te prévenir que je partais… » C’est sa façon à lui de s’en excuser. «  C’était prévu depuis longtemps… Presque depuis mon arrivée ici à bien y penser. » Même si la date n’avait pas été fixé aussi vite évidement. Gravir ce mont c’était un des objectifs de sa vie. « Et donc… Maia est ici ? » C’est bien… Mieux pour elle - elle a besoin d’une amie et si Gauthier a pu avoir des sentiments un peu contradictoires envers la brune jamais il ne lui enlèvera ce fait - elle est une amie merveilleuse pour Elisabeth.
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyMar 5 Déc - 8:18


« Je ne sais pas… » Etrangement, j’aime a pensé que si. Que sa question n’est pas anodine et loin d’être innocente. Pourtant, je ne sais pas. Je ne sais pas s’il a demandé pour être rassurer, pour savoir si comme il l’a toujours souhaité, je m’étais remis avec mon mari ou bien si la demande est plus personnelle et relevant d’un petit pique de jalousie. Mon cœur se pince, blessé de ne pas savoir et frustré de toujours se poser cette question. Ne puis-je donc pas l’oublier ? Le laisser partir, vivre sa vie et ne plus lui amener mon lot de surprise ? Pourtant, je n’irai pas plus loin. La dernière fois que nous avons glissé sur cette conversation, nous ne nous sommes pas vus pendant un peu plus de deux mois et je ne supporte plus qu’il soit si loin de moi, ou même proche mais sans moi pendant trop longtemps… J’ai honte, mais cet homme est ma kryptonite, mon aimant et ma faiblesse, pourtant il ne devrait pas, je suis censée pouvoir contrôler ces sentiments mais en suis incapable, me maudissant un peu plus chaque jour pour cela. Alors je le laisse penser, le laisse dire, tout en écoutant le pourquoi il est venu me voir.

« Très bien… » J’ai froid et en même temps chaud. Je ne sais pas ce que nous faisons, mais cette décision n’aura pas la possibilité d’être reprise ou changée une fois donnée. Elle me fait peur et me soulage à la fois mais à cet instant je ne peux penser qu’à une chose : nous allons détruire Daniel et je ne supporte pas entièrement cette idée… J’ai l’impression d’enfin prendre une décision adulte dans ma vie et en même temps, c’est comme si j’agissais comme une enfant bornée. Le regard de Gauthier, sa présence rassurante et réconfortante me donne la force d’aller plus loin, mais une fois qu’il l’aura détourné, serais-je aussi confiante ? Pour me conforter dans ce choix, j’ai besoin de savoir s’il sait où il va, si lui est sûr de lui, même si je doute fortement de ce fait. Alors que ma question l’emporte dans une réflexion qu’il n’avait probablement pas envie d’avoir, je ne peux plus le quitter du regard, le sien se perdant dans l’horizon de mon salon. « On ne peut plus vivre dans le mensonge Elisabeth… C’est la bonne chose à faire non ?»  Un frisson, léger et sincère s’empare de mon être à sa réponse. Ne plus vivre dans le mensonge ? Qu’est-ce que cela implique ? Dire la vérité à Daniel, d’accord. L’avouer à notre fils, un défi encore plus grand, surtout si nous voulons prendre soin de sa santé mentale pour le reste de ces jours… Lui avouer ce que je ressens réellement pour lui ? Ne plus vivre dans le mensonge, voilà ce que ça impliquerait et même s’il doit savoir, il ignore à quel point. Tourmenté, mon cœur est pris entre un amour indéchiffrable pour Gauthier, tandis qu’il danse toujours en la présence de Daniel. Moi qui était la première à m’agaçait de ses filles indécises que nous pouvions voir, incapables de choisir entre une tarte au citron et un gâteau au chocolat, des monstres choisissant de tromper leur mari, des êtres ignobles aimant plusieurs hommes à la fois. Tu as attrapé le gros lot, Elie, représentant aujourd’hui tout ce que tu as toujours méprisé car par-dessus tout, tu es loin d’être la mère parfaite… J’ai cette sensation d’être dans un entretien pouvant jouer sur le restant de mes jours. Déposant ma tasse, je fais oui de la tête, comme si je n’étais même plus douée de parole. « Et toi… tu l’es ? » Comment lui dire que non ? Comment lui dire que je le pousse depuis des mois à faire l’impossible alors que la simple idée de me retrouver face à Daniel pour lui annoncer cela me donne envie de courir me réfugier au fond de mon lit ? Je n’ai pas le droit de douter, je dois l’amener jusqu’au bout, être sûr que nous faisons la bonne chose même si tout mon être me cris de ne pas le faire. « Oui. C’est la bonne chose à faire. » Bien moins fiable que je l’aurais souhaité, ma voix douce est lointaine et presque tremblante. Un dernier mensonge pour cette route… Seulement, maintenant que nous avons acté sur ce fait, il faut le faire et comme un pansement, je préfère qu’il soit enlevé directement et rapidement. Mais avant ça, j’aimerais lever le voile sur un dernier point.

Que voit-il pour la suite ? Y a-t-il pensé ? Réfléchi en deux mois ? Je sais que c’est beaucoup lui demander mais cette question me trotte dans la tête et je ne peux la garder plus longtemps. « Je… ne sais pas. Je n’ai plus envie de faire semblant Elisabeth, d’avoir l’impression de devoir me cacher ou m’empêcher de ressentir… Mais c’est… Compliqué. » J’ai l’impression d’exploser, sa phrase se répétant dans mon esprit. Il n’a plus envie de faire semblant. J’ai l’impression que nous avançons à pas de géant après avoir fait un moonwalk pendant une année et cela m’effraie. Je suis sûre de moi et en même temps, est-ce que je suis prête ? Est-ce que je suis capable de partager mon fils avec pas uniquement un mais deux hommes ? Est-ce que je suis prête à le lui dire, à lui expliquer que sa maman a une vertu que très limité et a eu un enfant, lui, avec le meilleur ami de l’homme qu’il pense être son père ? Même moi, je me perdrais dans cette explication, comment peut-il comprendre ? Il n’a que cinq ans. Nous avons, un papa et une maman habituellement. Il a eu du mal à comprendre que je puisse n’avoir qu’une maman, comment lui expliquer qu’il a deux papas et une maman ? Je ne suis pas prête, mais je le leur dois bien, à Gabriel, Gauthier et Daniel… « On en reparlera… Après… » Revenant à mon invité, je tente un semblant de sourire alors que ma gorge est plus sèche que jamais. « Tu as raison. Une chose à la fois... » Et c’est déjà beaucoup car nous devons maintenant penser au comment et quand. Proposant d’abréger directement nos souffrances en appelant Maïa, éloignant Gabriel afin d’isoler Daniel pour le lui annoncer ce soir, je redoute sa réponse qu’elle soit positive comme négative. Autant battre le fer tant qu’il est chaud, non ? « Faisons ça… » Tremblante, ma respiration se coupe presque alors qu’il se lève et que j’attrape mon téléphone, les yeux embrumés. Connaissant par cœur le chemin pour appeler ma meilleure amie, je vois rapidement sa tête sur mon écran, elle me répond sans laisser plus de deux sonneries retentir, sachant que je n’appellerais pas pour rien.

« Elie ? Ça va ? » Je sais qu’elle n’aime pas ce type d’appel et qu’ils n’inaugurent jamais rien de bon et tout se lit dans sa voix inquiète et alors que la mienne se veut rassurante, je tente de garder une certaine assurance que je n’ai plus depuis que Gauthier a passé le pas de ma porte. « Daniel va chercher Gabriel ce soir et… est-ce que tu pourrais le récupérer directement à la maison ? Ils doivent arriver à cinq heures, tu peux être là avant ? » « Oui. J’arrive. Je suis là dans moins d’un quart d’heure. Tu m’expliqueras. » Je souris légèrement, sans joie mais démontrant l’amour que je lui porte. Maïa, elle agit, ne pose pas de question et est cette amie qui sera à jamais là pour moi. Je ne la remercierais jamais assez. Je sais qu’elle est venue en Australie pour moi, qu’elle pense que je ne peux me débrouiller sans elle, et elle n’a peut-être pas tort au fond… Elle arrive. Elle aura les explications plus tard. Je pourrais lui demander de cacher un corps, elle me dirait oui, sans sourciller. « Elle arrive. » Mon fils et mon mari arrivent eux dans un peu moins d’une heure, je ne suis pas prête mais quand mon regard se lève sur Gauthier qui fixe l’extérieur, je me détends légèrement. Doucement, je m’approche de lui mais il se retourne avant que je sois à sa hauteur. « J’aurais dû te prévenir que je partais… » J’hausse les épaules. Ça n’a plus réellement d’importance. Je m’approche encore un peu de lui, me stoppant net et m’appuyant sur un meuble afin d’éviter d’aller me blottir dans le creux de ses bras. « C’était prévu depuis longtemps… Presque depuis mon arrivée ici à bien y penser. » Je souris, peut-être la première fois depuis qu’il a mis les pieds dans ma maison. « Tu n’as pas à te justifier. » Je le fixe, mon regard a changé depuis le début de notre conversation, plus calme, moins sur la défensive et probablement bien plus doux et brillant. « Mais est-ce que je pourrais être assez curieuse et te demander où tu étais passé ? » Cette petite pointe de curiosité, je ne sais pas si j’ai le droit de me la permettre, mais je n’arrive pas à faire autrement. « Et donc… Maia est ici ?» Je fronce les sourcils, tentant de me rappeler. Il ne l’a toujours pas vu ?! Elle est là depuis plusieurs mois maintenant, prouvant donc nos grandes discussions des cinq derniers mois, depuis que Daniel est arrivé à Brisbane… Acquiesçant, je laisse mes lèvres s’étirer sur le côté. « Elle est arrivée fin juin pour une semaine et est revenue s’installer deux semaines plus tard. Je crois qu’elle pense que je suis incapable de m’en sortir sans elle… » Ce qui n’est peut-être pas entièrement faux. Venue pour mon anniversaire en surprise, elle ne m’a par la suite plus lâché. Je sais qu’elle est venue en sachant qu’elle resterait, la coïncidence entre son arrivée et celle de mon mari est bien trop flagrante pour le nier. Et si moi je ne peux vivre sans elle, elle ne peut se passer de mon fils alors… Quittant l’envoutement de ses iris, mon regard tombe sur le sol presque honteux avant de revenir sur la fenêtre qu’il observait quelques minutes plus tôt. La suite de la soirée me hante et cela doit se voir vu la faiblesse de mes muscles à cet instant. J’aimerais pouvoir parler avec lui de tout et de rien à cet instant, mais seul Daniel occupe mes pensées, Daniel et Gabriel. Qu’est-ce que l’on fait ? Ramenant mon attention sur le trader, mon cœur loupe un battement. « Comment on peut lui annoncer ça ? » Ce n’est pas une remise en cause de l’annonce, mais un fait, comment nous allons faire, de quelle manière ? Comment faire pour ne pas le détruire et qu’il ne tue personne ? Je suis celle qui pousse cette annonce depuis un an, mais mise face au fait, j’ai peur. Peur de revoir cette folie dans les yeux de mon mari, voir cette rancœur, cette haine qu’il a déjà pu ressentir pour moi. J’ai encore plus peur qu’il la ressente pour Gauthier, et hantait par la possibilité qu’il la fasse subir à Gabriel…
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyMar 12 Déc - 23:31


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Il aimerait la croire quand elle lui affirme que c’est ce qu’il faut faire, il aimerait ne pas remarquer le tremblement de sa voix, ne pas voire sur son visage cette expression d’inquiétude et d’incertitude. Mais ils se connaissent bien tous les deux, assez pour savoir déchiffrer le langage corporel, assez pour se mettre d’accord avec peu de mots. Ce qu’il va se passer après, il n’en sait rien, pas plus qu’elle sans doute, il n’est pas sûr même de vouloir y penser ou se projeter, alors bien vite le sujet est clos. « Tu as raison. Une chose à la fois... » Un hochement de tête et il prend de la distance alors qu’Elisabeth appelle son amie. Il empêche les questionnements de se former dans son esprit, ses pensés qui se fixent sur le temps, sur la nature devant ses yeux, n’écoutant pas la conversation qui se déroule entre Elisabeth et son téléphone. « Elle arrive. » La voix de la blonde qui le sort à nouveau de ses pensés. Il y serait bien resté pourtant, il lui semble maintenant qu’il doit tenir une conversation. Présenter des excuses peut-être… Même si il n’est pas vraiment sur de savoir pour quelle raison. « Tu n’as pas à te justifier. » Un léger sourire qui se fixe sur son visage. « Vraiment ? Parce que ce n’est pas l’impression que tu m’as donné. » Avec son monologue elle avait clairement exprimé un mécontentement. « Mais est-ce que je pourrais être assez curieuse et te demander où tu étais passé ? » Un nouveau sourire sur son visage alors qu’il s’approche un peu d’elle. « J’ai pris des cours de drague évidement. » Il rit un peu, l’humour ce n’est pas son fort mais il tente de le pratiquer un peu dernièrement, prenant son neveu comme modèle. Le petit garçon étant le première à lui dire quand il n’est pas drôle et c’est bien trop souvent. « Plus sérieusement, je suis allé faire l’ascension du mont Kosciuszko. » Il n’en dit pas plus, elle sait Elisabeth. Comme ça compte pour lui - comme la montagne ne fait qu’un avec Gauthier. Il n’a pas besoin d’expliquer plus, le simple sourire sur son visage en dit long. « Je viens juste de revenir. » Les cernes sous ses yeux qui témoignent encore de sa fatigue, son corps qui peine à lui revenir dans sa forme habituelle. Mais ça valait la peine.

« Elle est arrivée fin juin pour une semaine et est revenue s’installer deux semaines plus tard. Je crois qu’elle pense que je suis incapable de m’en sortir sans elle… » Un nouveau sourire un peu amusé alors qu’il pense à la tornade brune. On ne peut pas exactement dire que les deux s’entendent bien, mais il a tout de même une certaine affection pour elle. « Et elle a tort ? » Il est bien placé pour savoir que Maia et Elisabeth c’est une histoire qui roule, une amitié qu’il a de la peine à imaginer à longue distance.

Puis c’est le silence à nouveau…

Le sujet plane au dessus d’eux, sans qu’ils ne l’abordent vraiment. Un regard qui s’enfuie, comme si elle ne pouvait d’un coup plus assumer de le regarder. Un raclement de gorge alors que le regard de Gauthier suit celui d’Elisabeth pour retrouver la fenêtre. « Comment on peut lui annoncer ça ? » Il ne sait pas, pas plus qu’elle. Pour une fois dans sa vie, prévoir lui semble impossible, parce qu’il ne se projette pas. « Il n’y a pas de bonne manière… » Peu importe la façon il le sait l’annonce sera douloureuse et violente pour son ami. « Je peux le faire si tu le veux. » Elle a déjà du annoncer cette tromperie une fois, c’est son tour peut-être. Sans doute. Même si il ne sait pas comment il va faire.

La sonnette qui le sort une nouvelle fois de ses rêveries, Maia qui rentre dans la pièce, comme une tornade comme toujours. Un flot de parole qui sort de sa bouche avant qu’elle ne pose son regard sur lui. « Salut Gauthier. » Une salutation perdue au milieu d’un flot de mots qui ne le concerne pas vraiment. Puis d’un coup elle se tait, un nouveau regard vers lui. « Toujours aussi canon. » Qu’elle lui dit, son rire qu’il reconnaitrait parmi mille, ce regard qui veut dire « décoince toi Gauthier je rigole » même si elle n’en dit rien. « Je vais… Prend un peu l’air. » Il y a déjà eu bien trop de mots, puis il n’a pas envie de rester dans la pièce avec les deux femmes, leur laisse un peu d’intimité. Un regard à son montre. Dans peu de temps Daniel sera la… Dans peu de temps les choses vont changer, la vie bouleversée… Il ne réalise pas, n’en a pas envie.
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyDim 17 Déc - 17:57


Un sourire en coin, je me sens étrangement mieux. Mieux lorsque nous sommes seuls, lorsque Daniel n’est pas de la conversation, mieux quand il me regarde, quand il sourit. Quand je lui explique qu’il n’a pas à se justifier, qu’il n’a aucun compte à me rendre, son sourire me réchauffe le cœur, ranimant mon corps et probablement les couleurs de mes joues avec. « Vraiment ? Parce que ce n’est pas l’impression que tu m’as donné.» Le rose doit réellement être présent à cet instant sur les pommettes décorant mon visage. Mes lèvres s’étendent de manière timide et je lève les épaules. « J’étais juste… un peu vexée je pense. » Je me mords la lèvre. Comment tout a pu se retourner contre moi, là ? « Désolée. » Et voilà le pompon ! C’est moi qui m’excuse maintenant ?! En même temps… Je n’ai rien à lui demander, il ne me doit rien, donc oui, je le suis, désolée de lui avoir fait une scène inexpliquée. Sans pour autant me laisser trop démonter, je veux savoir, qu’à t-il bien pu faire tout ce temps ? Je recule presque comme un instinct de protection lorsqu’il s’approche de moi mais finie par diminuer cette distance entre nous. « J’ai pris des cours de drague évidement. » Il se moque ?! Je lui fais une mimique/grimace, le poussant sans aucune force, effleurant plus son torse qu’autre chose avant de l’écouter plus sérieusement. « Plus sérieusement, je suis allé faire l’ascension du mont Kosciuszko.» Mes yeux s’ouvrent comme ceux d’un hibou, mon cœur s’arrêtant presque. Il a fait l’ascension du mont Kosciuszko ? La jalousie m’emporte un peu je l’avoue mais je suis tellement heureuse pour lui. Je sais parfaitement à quel point il voulait le faire, comment il a pu s’entrainer. Un des grands monts, ceux à faire une fois dans sa vie. Une fois la jalousie passée, c’est de la fierté que je ressens sans en connaître le pourquoi. « Je viens juste de revenir.» C’est donc vrai. Ce genre d’ascension ouvre le cœur et l’esprit d’un homme… Il vient de revenir et il vient chez moi pour annoncer sa paternité à son meilleur ami ? Je me pince la lèvre dans un sourire. « Tu l’as donc enfin fait! » C’est impressionnant cette émotion qui s’étend en moi, comme si je venais moi-même de faire ce mont mythique. « Tu me raconteras quand tu seras prêt à le partager ? » En ayant fait un, je peux savoir à quel point il est complexe de retranscrire ce genre de périple, et égoïste de vouloir, au moins un temps garder pour soi les émotions ressenties pendant ces jours. Mais c’est vrai, maintenant qu’il le dit, hors sa barbe qu’il a dû raser, il est facile de deviner que sa fatigue n’est pas dû au travail, que l’étincelle qui brille dans son regard, n’est pas uniquement le messager d’une grande fatigue et que son teint n’est pas le résultat d’heures passées à la plage ou même sur son bateau. J’ai dû mal à l’avouer, mais c’est une excellente excuse pour une absence. Seulement, je suis aussi parfaitement placée pour le savoir : cette ascension ne demande pas deux mois et même si je suis partie pendant ce temps, je sais qu’il n’a pas tenter de me joindre avant. Je ne lui en veux pas, mais sa réponse est incomplète… Je le laisse simplement passer à une conversation sur ma meilleure amie, me faisant presque rouler des yeux. « Et elle a tort ? » Presque offusquée, je joue la vexée, seulement… non, elle n’a pas entièrement tort. J’ai grandi avec cette brune et je ne sais pas ce que serait ma vie sans elle. Bon, je n’aurais probablement jamais rencontré Daniel et Gauthier, mais je n’aurais jamais eu Gabriel, n’aurais jamais eu le courage d’aller rencontrer ma sœur, de réaliser mes rêves et d’avoir une sœur qui je le sais, ne me lâchera jamais… « Non… » Un peu honteuse, j’hausse les épaules en riant.

Laissant le silence nous englober, je ne peux retenir plus longtemps cette question qui me hante depuis quelques minutes. Celle qui devra être posée et que ni lui, ni moi, ne voulons affronter. Il a toujours été bon pour prévoir, pour mettre en place des plans, des stratégies, étudier les évènements et les comportements, et même s’il est mince, j’ai l’espoir qu’il est réfléchi à celui-ci… « Il n’y a pas de bonne manière…» Raté. Il est aussi perdu que moi, peut-être même plus mais nous allons pourtant devoir le faire, enfin… « Je peux le faire si tu le veux. » Je souris mais fait non de la tête. Ce n’est pas à lui de subir ça. Pour avoir déjà vu Daniel en colère, et pour l’avoir déjà déçue sans même avoir à lui avouer, je pense qu’il est tant que j’affronte la vérité en face. Que j’avoue ma faute et même si j’aurais besoin de Gauthier avec moi, je ne peux le laisser complètement le faire. « Je lui dois la vérité. Il me la demande depuis deux ans, je ne peux pas en plus te demander de le faire.» Même si de toute manière la présence de Gauthier lui mettra la puce à l’oreille. Pourquoi aurais-je besoin de son meilleur ami pour lui apprendre qui a été mon amant six ans plus tôt ? Daniel peut-être violant, mais jamais il ne poserait la main sur moi- je l’espère- et je le crois malgré ce que j’ai déjà pu lire dans son regard… J’ai pourtant réellement peur pour Gauthier dans cette histoire… « Mais Gauthier… » Me plaçant face à lui, j’accroche son regard avec le plus de sérieux possible. « Je sais que tu ne pourras le croire mais… J’ai vu chez Daniel… » Finalement incapable de tenir son regard en le lui disant, mes iris rencontre le sol et mon dos vient se coller au meuble derrière moi. « Je ne lui ai pas réellement annoncé qu’il n’était pas le père de Gabriel il y a deux ans… » Reprenant ma respiration, je tente de ne pas lui laisser trop de temps pour réfléchir ou répondre. « Il l’a découvert par notre médecin qui lui a annoncé qu’il ne pouvait pas avoir d’enfant… Il est d’abord passé par la déception puis a compris. En sept ans de relation, même lors de nos plus grosses disputes, je n’avais jamais vu Daniel énervé. Avant d’y voir le dégoût, le regret, et le dédain dans son regard, j’y ai lu de la rage, la vraie. Il aurait été capable de lever la main sur son fils ce jour là… Je… » Je fronce les sourcils, tentant de mettre mes idées dans l’ordre et déglutissant difficilement. Je le connais et je refuse qu’il ne se blâme pour quoi que ce soit. Je m’approche de lui, et tente d’aplatir son haut déjà parfaitement repassé, levant mon regard vers le sien. « Il ne le fera probablement pas, il reste Daniel. Mais s’il te plait, arrête le, s’il tente de te faire quoi que ce soit. » Sans répondre, sans le frapper, juste l’arrêter, sans se laisser frapper, sans accepter les coups qu’il ne mérite pas. Je tente un léger sourire en refourguant mes souvenirs au placard. Ce jour-là, Daniel m’a fait peur, plus que je ne voudrais jamais l’avouer et je refuse que Gauthier est à vivre ne serait-ce que le regard qu’il a adressé à mon fils…

« Elie qu’est-ce qu’il se passe ?! » A quel moment j’ai pu oublier que ma meilleure amie a les clés de chez moi et qu’elle n’hésite absolument pas à les utiliser ?  Sans même avoir eu le temps de faire un mouvement au retentissement de ma sonnette, Maïa avait déjà fait son apparition dans mon salon. L’air inquiet sur son visage montre qu’elle a tout fait pour être là le plus rapidement possible et me permet d’avoir un temps minime pour m’éloigner de Gauthier plus rapidement qu’il ne faut pour le dire. « Tu vas devoir arrêter de m’appeler comme ça, tu n’imagines même pas ! Imagine seulement que je sois cardiaque, j’en suis à la quatrième crise cardiaque et je n’ai que 32 ans ! » Je ne peux retenir un sourire, devant contrôler mes lèvres et mes pensées. Mon dieu, cette fille a le don de tout rendre plus simple. « Oh mais… » Je vois enfin ses iris quitter ma silhouette pour se poser à mes côtés, l'air taquin et joueur. « Salut Gauthier. » Toujours agréable avec lui à ce que je vois. Je ne sais pas comment elle fait. Entre Gauthier et elle, il y a toujours eu cette relation étrange. Bien plus étrange que celle que j’entretenais avec lui – enfin très différente – à l’époque, l’électricité entre eux est différente. Alors qu’elle le trouve vraiment cool et drôle dans son genre, elle ne lui avouera jamais, préférant le pousser dans ses retranchements. Elle ne lui avouera pourtant jamais que cela fait bientôt 10 ans, qu’elle me tanne pour que je me tourne vers lui plutôt que mon mari. Un jour peut-être que je l’écouterais… « Toujours aussi canon. » Voilà la Maïa que je connais !  « Je vais… Prendre un peu l’air. » Les plis habituels de mon front apparaissent alors que mon cœur me lâche doucement en le regardant s’éclipser dehors. Ma meilleure amie me prenant déjà dans ses bras. « Vous allez lui dire ? » Je ne sais pas comment elle fait, elle me connait mieux que moi-même et que personne d’autres. Elle est ma personne et je ne pourrais rien faire sans elle. Alors qu’elle nous sert deux verres de vin, je lui explique rapidement la situation, tout en gardant un œil sur le jardin et la silhouette de Gauthier. « Ils arrivent à quelle heure ? » « Dans moins de dix minutes. S’ils ne sont pas en avance. » Elle acquiesce. « Notre séance de cinéma est dans quarante minutes, je le choppe et vous ne vous occupez pas de nous, ok. » Je la regarde presque apeurée. « Oh, oui, je te laisserais lui faire un bisou avant, promis. » Mon cœur se libère un peu alors que nous rions, mon regard se tournant à nouveau vers la fenêtre. « Va, vous avez cinq minutes. » Lui déposant un baiser sur la joue, je me faufile dans mon jardin, derrière la maison où se trouve Gauthier depuis déjà quelques minutes. Sans faire de bruit, je m’approche, glissant mes bras autour de sa taille – avec l’appréhension qu’il repousse le geste ou qu’il parte en courant – posant mon front sur son dos. « Ils arrivent... Je te laisse tranquille, mais au cas où, Maïa a sorti le vin et si besoin, le reste est dans le salon. » Bien que je n’ai pas besoin de les avoir bourré, je pense qu’il serait pas très malin de recevoir Daniel avec la nouvelle directement et qu’un micro apéro, nous aiderait tous… Les rires de mon fils me transpercent suivi de la sonnette de la maison que j’ai d’un coup envie de déconnecter. Déposant un baiser probablement invisible pour lui dans son dos, je m’en vais ouvrir.

« Maman ! » Sans même avoir atteint mon salon, la porte est déjà ouverte, Maïa ayant agit comme la maitresse de maison. Attrapant mon fils au vol, je lui colle un énorme baiser sur sa joue. « Maïa m’amène au cinéma ! » Je fais oui de la tête tout en souriant. « Va chercher tes affaires, si tu es sage, elle te garde même pour dormir !» « YEAH ! » Je ne sais franchement pas comment je dois prendre sa joie… Alors qu’il monte les escaliers plus rapidement que Buzz l’Eclair, je me tourne vers Daniel. « Tu as le temps pour rester un peu, toi ? » Il acquiesce le regard un peu inquiet. Il se doute et moi j’ai envie d’aller m’enterrer dans ma cave… Gauthier, je vais avoir plus besoin de toi que prévu…
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyMer 27 Déc - 14:50


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 « J’étais juste… un peu vexée je pense. » Vexée de quoi ? Il n’est pas sur de comprendre, pas sur d’identifier les émotions qui émanent d’Elisabeth. Une étrange sensation qu’il ressent toujours à ses côtés, cette impression de la connaitre par coeur et de pouvoir anticiper chacune de ses actions et en même temps de la comprendre si peux… Un mélange d’incompréhension et de connaissance qu’il a de la peine à saisir parfois. « Désolée. » Un léger sourire qui éclaire son visage maintenant alors qu’il regarde la jeune femme. « Ne t’excuse pas… Je trouve presque ça mignon. » Sorti de sa bouche le mot semble presque sonner faux, à se demander si ce n’est pas la première fois qu’il le prononce. Et pourtant c’est bien ce qu’il ressent. Tout comme l’émotion qui le prend alors qu’il évoque son ascension. « Tu l’as donc enfin fait! Tu me raconteras quand tu seras prêt à le partager ? » Il hoche la tête une fois de plus, mais n’est pas sûr d’avoir les mots pour en parler. Parce que c’est une expérience que l’on vit… Et peut-être qu’il aurait aimé la vivre avec elle… Dans d’autre circonstances… Dans un monde parallèle peut-être…

C’est le silence qui les enveloppe à nouveau, comme dans l’attente d’un sujet bien plus électrique, celui qui doit être abordé avant l’arrivé de Daniel mais qu’il peine à lancer. La révélation… Celle qu’ils redoutent tant. « Je lui dois la vérité. Il me la demande depuis deux ans, je ne peux pas en plus te demander de le faire.» Le regard qui croche celui de la blonde. « Si il te la demande à toi c’est juste parce qu’il ne sait pas que ça me concerne aussi… » Et donc pour lui pas une excuse pour qu’elle endosse ce rôle. Même si elle semble le vouloir et l’avoir décidé. « Mais Gauthier… » Le ton plus sérieux encore lui procure un léger frisson alors que ses iris se posent dans celles d’Elisabeth « Je sais que tu ne pourras le croire mais… J’ai vu chez Daniel… » Un nouveau silence presque glacial alors qu’elle reprend un peu de distance. « Je ne lui ai pas réellement annoncé qu’il n’était pas le père de Gabriel il y a deux ans… » Il l’écoute attentivement, le récit de cette révélation qu’il n’a jamais eu… Et jamais demandé à bien y penser. Jusqu’à ces derniers mots qui le trouble. « Il aurait été capable de lever la main sur son fils ce jour là… Je… » Il n’y croit pas… Parce qu’il le connait Daniel et que ce n’est pas ce type d’homme… Mais ne dit rien. « Il ne le fera probablement pas, il reste Daniel. Mais s’il te plait, arrête le, s’il tente de te faire quoi que ce soit. » Leurs regards qui se croisent, se parlent. Il ne dit rien, pas un mot, pas une mimique. Elle lui demande ce qu’il ne peut lui promettre parce qu’une partie de lui pense qu’il doit être châtié. Alors il ne dit rien… Puis la porte qui s’ouvre casse se moment, il n’y aura pas de fausses promesses. Il en remercie Maia en son fort intérieur alors que la jeune tornade prend d’un coup toute la place dans la pièce et que lui s’éclipse.

L’air frais qu’il inspire avec tonus pour remplir ses poumons. Le regard au loin, vers le rien… Il tente de vider son esprit. De ne pas trop penser à la suite. Les secondes passent, les minutes… Comme si il était en méditation il ne voit rien passer et pourtant voudrait pouvoir arrêter le temps avant… Avant que tout ne change. Le contact qu’Elisabeth lui offre lui procure d’abord un léger sursaut avant que son corps ne se détende, avec tendresse il entoure ses bras des siens sans pourtant bouger… Sans la voire ça semble n’être qu’une infime trahison de son ami… Et pourtant il avait  plus besoin de ce contact qu’il ne voudra jamais l’admettre. « Ils arrivent... Je te laisse tranquille, mais au cas où, Maïa a sorti le vin et si besoin, le reste est dans le salon. » Aussi vite elle le quitte, le son de cette voix de petit garçon qu’il connait bien qui raisonne à ses oreilles et lui donne la force de bouger enfin. De se retourner pour observe le spectacle de cette mère et de son enfant. Puis Daniel… Le père de famille qui rentre. A son tour il fait un pas vers l’intérieur. « Bonjour Daniel. » Ce dernier semble surpris de le trouver là… Un regard vers lui, puis vers Elisabeth où on lit tout son étonnement. « Gauthier… Tu… Salut. » Une poignée de main pour seule vraie réponse. Il n’ose pas les questions. Peut-être parce qu’il sait qu’il ne veut pas vraiment les réponses… Qu’il le ressent.

« Gauthier ! » Deux bras qui entourent sa jambe avant qu’il ne voit la petite frimousse de Gabriel. « Salut champion. » Il ébouriffe ses cheveux avec tendresse. « Tu viens au cinema avec nous ? » Un sourire attendrit, presque un peu triste. « Pas cette fois bonhomme… Une prochaine d’accord ? » Il hoche vivement la tête. Un baiser sur la joue de sa mère, de son père et de.. Gauthier. Puis il est parti avec Maia laissant les trois adultes dans le silence pesant. « Tu es donc revenu… » Il le savait Daniel, que Gauthier était parti en montagne. « Oui il y a quelques heures… » La situation semble de plus en plus pesante. « Qu’est ce que tu fais là Gauthier ? » La question sonne comme une accusation… Qu’est ce qu’il fait là à quelques heures de son retour de périple ? C’est une question qui a du sens… Une question qu’il est en droit de se poser. « Et si on allait dans le salon pour en parler ? » Là ou se trouve la bouteille… Celle qui est supposé calmer les esprits. « Si tu baises ma femme je préférais le savoir tout de suite, pas besoin de tes simagrées à la con. » Le ton le laisse sans voix, un regard vers Elisabeth parce qu’il n’est pas sur que ça soit le bon moment. « Je ne la baise pas, comme tu le dis si bien… Viens au salon maintenant. »Le ton est plus autoritaire, il n’aime pas comme il parle de sa femme… Comme il parle de ce qu’ils pourraient vivre tous les deux.
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptySam 30 Déc - 18:23


Son sourire sur moi efface toute la colère que je pouvais ressentir quelques minutes plus tôt à son arrivée. Mon cœur tressaute alors que je m’excuse d’une action pour laquelle je ne devrais probablement pas. Honteuse de ma réaction, j’ai l’impression d’avoir ressenti de la jalousie mais envers qui, quoi ? Je ne suis pas jalouse, c’est un fait. Pas ce genre de fille qui refuse que leur copain sorte pour éviter qu’il pose les yeux sur une autre, pas ce genre de fille à faire une scène pour tout et n’importe quoi. Alors pourquoi ? Pourquoi dois-je avoir ce pincement lorsqu’il quitte la pièce où je me trouve ? Ou simplement en imaginant qu’il peut repartir à n’importe quel moment ? Je devrais m’inquiéter pour mon fils, pour ce qu’il ressentira et au lieu de ça, je réagis comme une débutante à son premier bal en fondant sous son regard plissé par l’étirement de ses lèvres. « Ne t’excuse pas… Je trouve presque ça mignon.» Mignon ? J’entends réellement Gauthier Hazard-Perry dire que quelque chose, quelqu’un, moi en l’occurrence de mignon ? Je ne peux retenir un sourire à mon tour, presque moqueur. Je lève les sourcils étonnée mais ne relève pas de peur de le renfrogner un peu… Je préfère rebondir sur son excursion, changeant de sujet et le faisant tout autant s’illuminer. Il ne promet rien, je sais à quel point ce genre d’évènement ne se conte pas, mais pourquoi pas un jour le faire à mon tour ? Après tout, il ne demande pas la même préparation que l’Himalaya, ni le même temps, je pourrais l’intégrer dans mon emploi du temps…

Plus lourde, notre conversation dérive sur un sujet bien plus « grave ». « Si il te la demande à toi c’est juste parce qu’il ne sait pas que ça me concerne aussi… » Peut-être mais aussi parce que je suis celle qui a triché. Pourtant nous ne savons pas. Qui parlera, qui lui dira ce que nous avons fait ? Seul le temps et la réalité nous le dira. Alors que j’ai toujours su les réactions de mon mari, sur ce terrain, je navigue dans l’inconnu. Je suis incapable de deviner sa réaction, ce qui peut se passer dans sa tête et c’est bien tout cela qui m’effraie. D’un coup tout s’accélère, va trop vite, Maïa arrive, nous aide, Gauthier s’échappe, je le rattrape mais trop tard. L’arrivée de mon mari et notre fils électrifie encore plus la situation et je dois faire attention à tous mes muscles pour ne pas trembler. Alors que Daniel reste, je vois ma meilleure amie et mon fils s’éloigner. J’aurais bien envie de les accompagner, mais pas sûre que ce ne soit pas de la lâcheté… L’étonnement dans la voix de Daniel me fait mal pour lui. Que pense-t-il à cet instant ? Trouver Gauthier une fois chez moi, ok, le voir aussi régulièrement et surtout à quelques heures de son retour, voilà qui est plus intriguant… L’échange entre Gabriel et Gauthier me réchauffe cette fois plus le cœur jusqu’à ce que ses lèvres déposent un léger baiser sur ma joue et que Maïa l’emporte avec elle, avec un dernier regard vers moi pleins de courage. C’est terrible cette impression qu’elle l’emporte et que je ne le reverrais pas avant d’avoir détruit une partie de sa famille… « Tu es donc revenu…» Un frisson me traverse quand je comprends que Daniel savait. J’étais donc la seule à ignorer son escapade ? Je ne suis pas certaine que Gauthier ne regrette pas cette révélation à son ami aujourd’hui, mais… « Oui il y a quelques heures… » D’un seul coup, j’ai l’impression de ne plus pouvoir respirer, d’être bloquée dans une situation que je souhaite fuir plus que je ne le pensais. « Qu’est ce que tu fais là Gauthier ? » Ma gorge se noue et mon regard oscille entre les deux amis. Il sait. Il ne se doute pas encore de tous les détails, il n’a pas encore tout compris mais Daniel sait. Il doit le savoir depuis assez longtemps maintenant, sans pourtant vouloir se l’avouer… « Et si on allait dans le salon pour en parler ?» J’acquiesce n’imaginant réellement pas cette conversation pourtant, à cet instant, le visage de mon mari se renferme encore plus, rendant glacial l’instant. « Si tu baises ma femme je préférais le savoir tout de suite, pas besoin de tes simagrées à la con.» « Daniel ! » Je n’en reviens pas. Je dois retenir mon bras pour ne pas laisser ma main s’écraser sur sa joue, pourtant j’en meurs d’envie. Premièrement, on ne baise pas sa femme ! Deuxièmement, je suis dans la pièce, il pourrait avoir la décence de parler autrement de moi et troisièmement, ça serait peut-être plus simple s’il le faisait… Me perdant un peu dans mes pensées, je préfère revenir à la discussion et remercie intérieurement Gauthier de pouvoir garder son sang-froid. Seuls, le son aurait déjà monté et les insultes commencées.  « Je ne la baise pas, comme tu le dis si bien… Viens au salon maintenant. » Le ton autoritaire de Gauthier et son accentuation sur le verbe de Daniel me donne presque envie de sourire. C’est un peu jouer sur les mots, ou le temps mais je pense sincèrement que mon mari préfèrerait ça à ce que nous voulons lui dire. Il hésite, son visage est fermé, il pense à toute allure, je le sais, se demandant ce que nous voulons lui dire. Je les laisse passer avant moi avant de fermer la marche et de les rejoindre alors que Daniel refuse encore de s’assoir sur le canapé. « Assis toi Daniel, ça ne t’aide pas d’être debout. » Son regard noir me transperce mais il coopère. « Alors quoi ?! » Il s’impatiente et je le comprends. Mon regard glisse sur Gauthier, tentant de reprendre un peu de courage et je m’installe face à l’anglais, ses yeux verts me transperçant comme il avait pu le faire quelques mois plus tôt en découvrant mon mensonge… « Personne ne me baise, comme tu le dis parfaitement. » Le fait qu’il lève les yeux au ciel ne me donne pas réellement l’envie d’être agréable, du coup, nous n’irons pas par quatre chemins. « Daniel, on n’a pas envie de… de te faire plus de mal alors s’il te plait, laisse-nous parler, ok ? » Il n’est pas bien et instinctivement j’ai envie de le serrer contre moi, seulement, je ne peux pas… Il acquiesce et j’en profite pour me lancer alors qu’il avale un verre de whisky sans trop de ménage. « Je ne t’ai trompé qu’une seule fois Daniel, je sais que c’est déjà trop, mais je veux que ce soit clair entre nous. » Son regard me quitte, se stoppant sur Gauthier. « C’est toi le père, hein ? » Sa voix froide est plus calme que ce que je ne pensais. Pourtant il se lève d’un bon ardant tous les noms d’oiseaux qu’il peut avoir en sa connaissance. « Comment vous avez pu ? Comment tu … Tu es censé être mon meilleur ami ! » Ses poings se serrent, laissant ses veines visibles comme jamais. « C’est pour ça que tu t’es cassé à l’autre bout du monde ?! Mais quand, vous ne vous appréciez même pas ! » Soit il redescend, soit il amorce le calme avant la tempête. Je suis pourtant clouée à mon siège, ne sachant même plus quoi réellement dire. Lequel de nous peut parler sans se retrouver sous la rage de Daniel ? « Daniel… » D’un geste, son visage se pose sur le mien et je comprends que je ne suis pas invitée à parler, pas à cet instant, peut-être plus jamais…


Dernière édition par Elisabeth Donovan le Mer 3 Jan - 18:35, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyMer 3 Jan - 0:09


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Ils ne peuvent plus faire demi tour maintenant, ils le savent. Le regard de Gauthier sur son meilleur ami, un dernier regard avant que tout ne change. Il le sait, après cette révélation il ne retrouvera jamais Daniel, il n’est pas dupe, le pardon n’est pas une option. Pas après des années de mensonges, pas alors que l’enfant élevé par Daniel se trouve être le sien. « Assis toi Daniel, ça ne t’aide pas d’être debout. » La voix est hésitante et pourtant autoritaire. Comme si elle ne savait pas sur quel pied danser. Aucun d’eux ne le sait d’ailleurs, le regard de Daniel qui passe de la colère à la peur, « Alors quoi ?! » Il s’impatiente, pas Gauthier, il voudrait repousser encore un peu le temps mais n’en est pas capable. Son regard qui se pose dans celui de la blonde, est-ce qu’elle veut toujours être la personne qui va le lui annoncer ? « Personne ne me baise, comme tu le dis parfaitement. Daniel, on n’a pas envie de… de te faire plus de mal alors s’il te plait, laisse-nous parler, ok ? » Est-ce qu’il en a envie ? Sans doute pas. Il voudrait partir lui aussi, mais la vérité semble primer… Il l’attend depuis de longs mois maintenant.

« Je ne t’ai trompé qu’une seule fois Daniel, je sais que c’est déjà trop, mais je veux que ce soit clair entre nous. » Il n’est pas sur que ça ait de l’importance aujourd’hui pour Daniel. Peut-être pour elle, comme si elle voulait se déculpabiliser, mais pour lui le résultat est le même, une fois ou dix fois il n’est pas le père de cet enfant. Et il a compris maintenant… Il sait qui est l’homme en question. Gauthier l’a lu dans son regard, bien avant qu’il ne prononce les mots. Bien avant la colère qui semble maintenant le déchirer. « C’est toi le père, hein ? » Il est calme, presque trop, c’est effrayant. Alors quand d’un coup il se lève et laisse la colère le prendre ça a quelque chose de rassurant. Gauthier en fait de même. Il fait face, débout, face a celui qu’il ose encore appelle son meilleur ami. « Comment vous avez pu ? Comment tu … Tu es censé être mon meilleur ami ! » Il n’a pas de réponse Gauthier, le silence qui raisonne dans la pièce, les regards qui se croisent. Il ne peut pas se justifier il le sait bien - parce qu’il n’y pas d’excuse. Parce qu’il a commis l’impardonnable. « C’est pour ça que tu t’es cassé à l’autre bout du monde ?! Mais quand, vous ne vous appréciez même pas ! » Le regard ne le lâche pas. Il n’a pourtant pas les mots Gauthier, il est muet, stoïque, son regard qu’il ne baisse pas, parce que ça serait pire encore, parce qu’il doit assumer aujourd’hui.

« Daniel… » Quelques secondes le regard quitte celui de Gauthier pour observer Elisabeth avant de revenir aussi vite sur le trader. C’est de lui qu’il veut des explications aujourd’hui. « Est ce que ça a de l’importance Daniel ? » Les détails qui font mal. Ceux qui ne feront qu’attiser un peu plus la colère. « Ce n’est pas à toi d’en décider. REPONDS ! » Il hausse le ton cette fois, la colère qui déforme son visage, la haine qu’il commence à y lire. « C’était quelques semaines avant mon départ, quand nous sommes parties en montagne et que nous étions malades. Ce n’était pas prévu Daniel. » Il rit maintenant, d’un rire noir qui glace presque le sang. S’approche un peu de Gauthier. « Vraiment ? T’avais pas prévu de te faire ma femme ? Vraiment ? Tu veux une médaille pour ça, on devrait te décorer non ? » Il fronce un peu les sourcils Gauthier. Mais ne répond rien. Parce qu’il aura tord quoi qu’il dise. « T’es un parfait connard en faite… Et moi je te faisais confiance. Dire que j’ai voulu que tu sois mon témoin… Mais toi tu t’es cassé comme un lâche. T’as fait le mort. » Une fois de plus il ne répond rien. L’univers semble avoir disparu autour d’eux. Même Elisabeth. « Dis le… » Nouveau froncement de sourcil il n’est pas sûr de comprendre. « Dis le que tu es un lâche… » Il serre la mâchoire maintenant l’homme de la montagne, serre fort pour contenir la colère qui monte aussi en lui et qu’il ne se sent pas le droit de ressentir. « Que t’as abonné ton enfant. » Le silence lui donne la nausée d’un coup et pourtant pas un mot ne sort. « DIS LE ! » Cette fois il n’a pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il sent le premier coup le percuter. En plein dans le visage, son nez craque, la douleur qui le prend, mais il ne se laisse pas abattre, reste droit. Il l’a mérité, il ne dira rien, il encaisse même si Elisabeth lui a demandé de ne pas le faire. Un nouveau coup, cette fois dans la mâchoire. Il fait un pas vers l’arrière cette fois. Il lui semble entendre la voix d’Elisabeth mais ni lui ni Daniel n’y prête attention de toute évidence. « Dégages maintenant. » Il sent le sang dans sa bouche, se doute que c'est le nez vu la douleur qui le tient. Un regard vers Elisabeth puis sur Daniel. « Je ne vais nul part… C’est toi qui devrais sortir pour te calmer. » Laisser Elisabeth aux griffes d’un Daniel dans cette état serait sans doute une grossière erreur. Il ne partira pas.
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyMer 3 Jan - 21:05


Je n’aurais jamais dû provoquer cette annonce aussi rapidement. Je ne suis pas prête et même si Gauthier assure, il ne l’était pas non plus et je ne parle pas de Daniel, même si pour lui la préparation aurait été assez complexe… Les mots sortent mais je sais que je n’utilise pas les bons. C’est lorsque son regard se tourne vers le trader que mon cœur s’arrête. Qu’est-ce que j’ai fait ? En plus de rompre une merveilleuse amitié, j’ai détruit deux hommes et probablement même mon fils par la même occasion. Tous les deux debout, je me force à bouger pour les rejoindre et tenter de prévoir le moindre de leurs gestes. Tenter d’amadouer l’atmosphère ne fonctionnera pas et je pense qu’ils doivent parler plus que je n’ai à le faire ici. Daniel veut entendre les explications de Gauthier, pas les miennes. « Est ce que ça a de l’importance Daniel ? » A cet instant, tous les détails ont leur importance pour lui… « Ce n’est pas à toi d’en décider. REPONDS ! » Mes yeux s’écarquillent à la violence des propos de mon mari. Il est sec et violent simplement par le langage. Dans son regard à nouveau, je vois la haine et le dégoût, mon cœur se serrant un peu plus. « C’était quelques semaines avant mon départ, quand nous sommes parties en montagne et que nous étions malades. Ce n’était pas prévu Daniel. » L’évocation de ce moment perds la magie qu’il a pu avoir. Nous l’avons trahi, l’imprévu étant peut-être pire. Il aurait pu revenir à n’importe quel moment, il aurait pu faire demi-tour, revenir nous voir, mais ce n’est pas ça le problème, nous l’avions fait. Le rire de Daniel me bloque sur place alors que mes idées ne se remettent plus en place. « Vraiment ? T’avais pas prévu de te faire ma femme ? Vraiment ? Tu veux une médaille pour ça, on devrait te décorer non ?» Crispant la mâchoire, je dois me retenir de dire ou faire quoi que ce soit, sachant pertinemment que ce n’est pas le bon moment pour en rajouter mais bouillonnant face à sa réaction et aux paroles qu’il adresse à Gauthier. « T’es un parfait connard en faite… Et moi je te faisais confiance. Dire que j’ai voulu que tu sois mon témoin… Mais toi tu t’es cassé comme un lâche. T’as fait le mort. » Bon, bien que je condamne ses paroles à cet instant, je dois l’avouer, je les ai pensés pendant longtemps… Je me rappelle d’un Daniel penaud souhaitant repousser le mariage jusqu’à la réponse d’un meilleur ami qui ne reviendrais jamais. Nous ne le faisons pas souffrir qu’aujourd’hui, il souffre depuis toujours de cette relation. Le fait que nous « n’arrivions pas à nous attendre » avec Gauthier, le fait qu’il soit parti, que je me taise à cet instant, qu’il soit seul, que je sois enceinte, tout a été trop vite, et de trop pour lui, seulement, tout ressort aujourd’hui parce qu’il peut mettre une vérité sur ses intuitions… Silencieuse, je suis incapable de dire quoi que ce soit, un voile pourtant invisible me séparant des deux hommes faisant battre mon cœur. « Dis le…» Je fronce les sourcils. « Dis le que tu es un lâche… » « Daniel ! » Sans même l’avoir voulu, ma voix est sèche, sûre et pourtant ignorée. Je ne suis plus dans leur monde, dans ce combat qu’ils se livrent, l’un silencieux, l’autre explosant tel un volcan endormi depuis trop longtemps… « Que t’as abonné ton enfant. » Je vois rouge, et dois me retenir pour, ni blesser la fierté de Gauthier, ni frapper Daniel qui explose par notre faute. Gauthier n’a jamais abandonné Gabriel, il ne l’a jamais su. « DIS LE ! » Je le vois venir et tente de l’empêcher, attrapant le bras de mon mari, trop tard… Son poing s’écrase sur le visage de Gauthier, mes larmes montent sans prévenir et mes mains doivent retenir un cri. « Daniel, arrête ! » Je ne fais pas le poids et ils sont trop proches pour que je m’immisce entre eux… Un deuxième coup frappe et j’ai l’impression que mon cœur explose alors qu’un craquement se fait nettement entendre sur le visage du trader. « DANIEL STOP ! » Comme si je faisais partie d’un autre univers, je reste invisible et bien trop loin pour être entendue. Pourtant, Daniel s’écarte légèrement, probablement décidé à ne plus frapper son ami. « Dégages maintenant. » Ebahie, mes yeux s’écartent face au discours de mon mari. Il se fou de moi ? Mon regard se tourne vers Gauthier, attrapant un instant ses pupilles. Je suis désolée… Pourtant je ne veux pas qu’il parte, pas maintenant, pas comme ça et si une personne doit sortir de cette maison, ce n’est pas lui. Je me tourne vers le blond, mais l’anglais me stoppe en étant plus rapide que moi. « Je ne vais nul part… C’est toi qui devrais sortir pour te calmer. » De nouveau, j’ai l’impression d’exister, le regard de Daniel se tournant vers moi, tandis que je m’avance, le regard déterminé, entre lui et Gauthier. « Sors de chez moi Daniel. On arrivera à rien tant que tu es dans cet état. » Je lui montre le chemin de la sortie et lui enlève l’envie de répliquer par un regard. Il ne me touchera pas, pas ici, pas avec Gauthier dans la pièce, et peut-être jamais. Je sais aussi que je ne dois tenter aucun geste envers lui pour ne pas l’énerver d’autant plus. Mais il sait également qu’il doit arrêter car aujourd’hui, j’ai plus de chance de gagner une guerre entre nous que lui s’il en démarre une… « On en parlera quand tu seras prêt, va au moins t'aérer. » Il sert les dents, se tourne, récupère sa veste alors que je le suis. « Alors c’est ça Elie. Tu as choisi. Tu me dégoûtes. » Son ton empli de dédain fait mal, mais je le comprends, moi aussi, je me dégoute de lui faire tant de mal… « Et ce n’est pas pour autant que j’abandonnerais MON fils. » Ma gorge se sert, mais aucun de nous n’a le temps de répondre que la porte claque derrière lui, un frisson me parcourant.

Je souffle comme si d’un coup je pouvais essayer de me détendre, sans pour autant y arriver. Les larmes me brûlent mais je refuse de les laisser tomber. Je me retourne vers Gauthier, son visage commençant à avoir une couleur peu commune. « Assis toi. » Autoritaire cette fois-ci, je ne lui laisse pas trop le choix de discuter et part vers la salle de bain puis la cuisine avant de revenir avec un paquet de petit pois et de quoi apaiser la douleur probable qu’il doit ressentir. Lui tendant un verre d’eau et un cachet, j’ose enfin affronter son regard. « Bois ça, ça te fera du bien. » L’évitant à nouveau, alors que mon cœur s’emballe, je me concentre sur le torchon et les surgelés pouvant éviter que son nez gonfle de trop. Je me mords la lèvre, incapable de réfléchir correctement. Laissant ma tête aller de droite à gauche, je me concentre sur ma respiration et mes gestes. « Je suis désolée Gauthier… » Désolée d’avoir été si inutile, désolée de lui avoir fait vivre cela, désolée qu’il ait dû se tenir ainsi face à Daniel, désolée de tout et désolée de ne jamais avoir pu le laisser partir… Me tournant finalement vers lui, un coton imbibé dans la main pour désinfecter la petite ouverture sur son nez, je me retrouve bien trop proche de lui. « Attention, ça peut piquer. » Il le sait, il y ait habitué avec ses escapades en montagne. Délicatement, je désinfecte ce que mon mari lui a fait avant de prendre le torchon que j’ai rempli de grains vert et de le diriger vers son visage. « Pour que tu ne ressembles pas à un ivrogne qui s’est battu dans un bar. » Un léger sourire sans joie s’empare de mes lèvres avant de déposer très doucement le sachet sur son visage afin que son œil et son nez ne gonfle pas. « Je n’aurais jamais dû vous laisser face à face ou même… » Je m’en veux. Je m’en veux de lui avoir fait vivre ça, je m’en veux d’avoir infligé à Daniel cette épreuve de cette manière et encore plus d’avoir laissé Gauthier assumer même s’il le souhaitait. Je ne sais pas comment nous aurions pu faire autrement, mais je regrette cet instant. Je plisse les yeux, renfrognée. « Et tu t’es laissé faire. » Enervée contre la mauvaise personne et contre la mauvaise chose, je le frappe bien plus gentiment que Daniel avant moi, sur le torse sans pouvoir en retirer ma main à la suite… Le bruit de la voiture de Daniel retenti, mon cœur se serre, j’ai peur qu’il lui arrive quelque chose mais ne peut plus le retenir. Il va revenir et peut-être plus tôt qu’on ne le pense… « Qu’est-ce qu’on a fait ? » L’azur de mes iris le transperce, ma question n’est pas celle posée, mais plus : qu’est-ce que j’ai fait ?...
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Message(#) Sujet: Re: We are problems that want to be solved + Gautelisa We are problems that want to be solved + Gautelisa EmptyJeu 4 Jan - 2:40


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Il ne partira pas, parce qu’il n’est plus sûr de savoir de quoi Daniel est capable. Qu’il ne reconnait pas son meilleur ami quand ses yeux se posent sur cet amas de colère qui semble avoir enseveli l’être humain. Qu’il n’est plus sûr… Plus sûr de lui faire assez confiance pour lui confier sa propre femme sans qu’il l’abime. Il peut encaisser lui, il le faut sans doute et il était prêt. Mais pas elle - il n’acceptera jamais qu’on s’en prenne physiquement à Elisabeth. « Sors de chez moi Daniel. On arrivera à rien tant que tu es dans cet état. On en parlera quand tu seras prêt, va au moins t’aérer. » Quelques minutes ne suffiront pas, il en a la conviction. Pas avec la révélation qu’il doit encaisser. Mais il n’est pas chez lui ici, et c’est Elisabeth qui décide, c’est elle qui mène la danse maintenant, sa voix plus calme qui semble un peu les apaiser tous. Elle tremble pourtant, il le voit bien, reconnait la peur dans ses gestes même si elle tente de la camoufler. « Alors c’est ça Elie. Tu as choisi. Tu me dégoûtes. Et ce n’est pas pour autant que j’abandonnerais MON fils. » Cette dernière phrase semble être l’évidence et pourtant elle fait monter en Gauthier une nouvelle peur. Celle d’avoir fait plus de mal encore qu’il n’aurait pu le penser… La peur de ce que pourrait faire ce Daniel qu’il ne reconnait pas… De la bataille qu’il va mener… Il ne dit rien pourtant, reste toujours aussi stoïque, n’essuie même pas le sang qui lui coule sur la lèvre son regard rivé sur Daniel qui fait claquer la porte.

Ils sont seuls maintenant, le silence qui semble plus pesant que jamais. L’impression qu’un pan de vie vient de s’écrouler. Qu’il va falloir tout reconstruire sans avoir pourtant les bons matériaux. La tête lui tourne, avec cette impression qu’il peut verser d’un moment à l’autre, cette faiblesse qu’il ne se connait pas alors que des petites étoiles se dessinent devant ses yeux. « Assis toi. » Il obéit sans même oser un mot, la douleur qui irradie dans son nez. Cette sensation de faiblesse et de tourni alors que le gout âpre du sangs dans sa bouche ne le quitte pas. « Bois ça, ça te fera du bien. » Il c’est à peine rendu compte de son départ, encore moins de son retour dans la pièce mais attrape le verre comme un automatisme, osant à peine la regarder. « Je suis désolée Gauthier… » de quoi ? Il n’en est pas sûr mais ne demandera pas. Tous les deux ont beaucoup de choses à se faire pardonner. « Moi aussi… » Comment ne pas l’être après ce qu’ils viennent de vivre. « Attention, ça peut piquer. » Une fois de plus il la laisse faire, n’ose pas imaginer l’état de son nez, mais il sent bien que soigner une petite coupure ne sera pas suffisant. Le gout dans sa bouche lui laisse penser que le saignement est interne et que le nez a pris chère. « Pour que tu ne ressembles pas à un ivrogne qui s’est battu dans un bar. » Une fois de plus il la laisse faire, grimace un peu quand le sachet rentre en contact avec son nez, mais espère que le froid fera cesser le saignement. « Je n’aurais jamais dû vous laisser face à face ou même… » « Arrête… » Elle n’a pas à culpabiliser pour ça, parce que c’était son choix, parce que quelque part il le voulait peut-être. Il avait besoin de voir la colère lui aussi et de s’y confronter.

« Et tu t’es laissé faire. » Il sent le coup sur son torse, puis la caresse presque involontaire de cette main qui reste contre lui. « C’était mérité Eli… » Peut-être même que c’était ce qu’il cherchait, une punition à cette erreur commise il y a des années mais dont il n’arrivait toujours pas à se défaire. Et encore la sentence semblait bien légère… Il ne pouvait en vouloir qu’à lui de se retrouver dans cette situation… « Qu’est-ce qu’on a fait ? » La main du trader qui vient retrouver celle de la blonde alors qu’il attrape son regard. De son autre main il vient remettre une mèche de cheveux derrière son oreille, s’autorisant une caresse contre sa joue, un sourire peu convainquant. « Ce qu’on aurait du faire il y a des années. » Dire la vérité, aussi crue et cruelle soit-elle. Cette vérité ils ne l’aimaient pas, pas plus lui que Daniel et pourtant elle avait sommeillé pendant trop longtemps. Laissant tomber son torchon glacé, Gauthier était venu coller son front contre celui de la blonde, son souffle qui se mélangeait au sien maintenant. « Je ne vais nul part cette fois… » Cette aveu comme un murmure. Comme une promesse, celle de ne pas fuir de ne pas la laisser gérer cette situation toute seule. Gérer la colère de Daniel qui est probablement loin d’être finie.
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