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westpac banque, toowong

@clyde wakefield

***
Clyde semblait imperturbable, si bien que qu’importe ce qu’il pouvait mettre dans ses paroles, le brun vint se contenter de simplement hausser les épaules. « Sans vouloir te vexer, j’me considère comme une demi-bonne idée. Alors j’attends de voir. » Un instant rien qu’un seul, alors que son regard s’était permis de se dévier vers ses hommes pour venir vérifier qu’ils continuaient toujours de bien travailler, Ezra vint imaginer loger dès maintenant une balle dans la tête de Clyde. Après tout, il l’aurait cherché, à venir titiller sa patience de la sorte. Et puis, à qui il manquerait de toutes façons ? Ca lui ferait un poids mort en moins à se trimballer une fois dehors, et il n’aurait plus à entendre le bruit insupportable que faisait sa voix lorsqu’il parlait. L’idée était vraiment tentante - mais il avait désormais besoin de lui pour sortir d’ici, qu’il le veuille ou non, s’il voulait pouvoir accéder à son argent un jour. Il remit alors son idée à plus tard, dans un coin de son esprit, avant de venir remettre son masque de façade et de continuer à expliquer son plan à Clyde.

Quelle ne fut pas la joie et l’excitation d’Ezra, en revanche, de voir la réaction du brun lorsqu’il vint lui demander à quel point il tenait à ses hommes. Il aurait pu la dépeindre en avance, son expression faciale du moment. Il aurait pu en anticiper le moindre signe - il était si prévisible que s’en était presque risible. « Contrairement à l’idée que tu te fais de moi, je ne trahis pas par plaisir. » Ezra eut un petit rire, railleur. « Non, tu le fais que dans tes mauvais jours je parie ? » Il savait qu’il mentait. Pour l’avoir trahi lui, il devait forcément y mettre une part de bonne volonté et y prendre du plaisir - il n’aurait pu faire de cette manière autrement. « Hors de question que je lève mon arme sur eux. Et ça vaut aussi pour toi. » On vint l’entendre presque parfaitement, le petit grognement qui s’échappait d’entre les lèvres d’Ezra alors qu’il venait toiser Clyde du regard. Il n’avait donc rien compris, rien appris. C’en était désobligeant. « Arrête d’insinuer que mon seul plan préparé à l’avance c’est de plomber tout le monde, s’il te plait. » Le s’il te plait n’était présent que pour donner une contenance à l’intonation de voix qu’il empruntait. « Sinon je vais réellement commencer par toi et tu vas rire moins longtemps. » Bien vu, Sherlock.

Soupirant d’agacement, Ezra vint attraper le jeune homme par le bras pour l’entrainer un peu en retrait avec lui, vérifiant du regard que personne d’autre n’était intéressé par leurs messes basses. « Je compte pas les buter s’ils me le demandent pas, si tu veux savoir. J’ai… » Il vint froncer le bout du nez. Il n’avait en aucun cas prévu de révéler à Clyde cette partie là de son plan, parce-que Clyde ne devait pas être un élément du décor du tout à la base. « J’ai engagé des gars qui n’ont plus rien à perdre et ils savent d’avance que je vais les laisser sur place. » Il vint sonder le regard du brun. « Ils sont venus volontairement en sachant qu’ils se ressortiraient pas d’ici avec moi. » Les yeux dans les yeux, le bleu dans les yeux. « C’est pour ça que je te demande à quel point, toi, tu tiens à tes hommes. » Parce-que le plan d’évasion d’Ezra n’était prévu que pour deux, et pas pour la vingtaine d’hommes en plus qui s’affairaient en arrière plan de leur petite discussion.

“Non, tu le fais que dans tes mauvais jours je parie?” Il n’avait décidément rien compris, le Beauregard. D’un autre côté, lorsque Clyde s’était tiré avec les plans du blond, il n’avait pas vraiment laissé une note d’explications et d’excuses - ce qui compliquait quelque peu la compréhension de son acte, certes. A ses yeux, le fait qu’il se soit pris une balle à cause d’un plan élaboré par son ami se suffisait à lui-même, mais Ezra ne l’entendait pas de cette oreille, et Clyde n’avait pas l’après-midi pour lui faire part de son ressentiment. “Que lorsque je me sens trahi.” Il aurait aimé lui en dire plus, mais l’argent et la suite du plan les attendait, et rien ne devait prendre le pas sur cela. “Arrête d’insinuer que mon seul plan préparé à l’avance c’est de plomber tout le monde, s’il te plait.” Il n’insinuait pas, Clyde, il affirmait. “Sinon je vais réellement commencer par toi et tu vas rire moins longtemps.” Au tour du brun de grogner, comme s’il s’agissait du type de communication qui fonctionnait le mieux entre eux. “Je ris pas.” Et rien n’était plus vrai, vu la façade fermée que Clyde affichait désormais, à l’écoute de la suite du plan.

Visiblement, le fait que Clyde laisse tomber les blagues douteuses pour se montrer plus sérieux que jamais suffit à Ezra pour l’attraper par le bras et l’attirer plus loin. Clyde se dégagea instinctivement de l’étreinte d’Ezra avant de le suivre - simplement pour le principe, que personne ne croit qu’il était lui aussi un larbin aux ordres du blond, car c’était tout sauf le cas. “Je compte pas les buter s’ils me le demandent pas, si tu veux savoir. J’ai…” Parce qu’il y avait vraiment des types qui préféraient mourir que finir en taule? Apparemment oui, même si Clyde n’avait jamais réellement compris comment cela était possible. La taule, on en sort - comme une banque entourée par les forces de l’ordre. Néanmoins, l’idée était déjà plus acceptable aux oreilles du brun, qui hocha la tête en signe de compréhension. “J’ai engagé des gars qui n’ont plus rien à perdre et ils savent d’avance que je vais les laisser sur place. Ils sont venus volontairement en sachant qu’ils se ressortiraient pas d’ici avec moi.” “Habile.” Une nouvelle fois, Clyde était avare en compliment, et pourtant, il était une nouvelle fois impressionné par les ressources dont faisait preuve Ezra. “Je suppose que ton plan de base était pas si mauvais après tout.” Sous-entendu, il aurait dû le prendre tel quel - ou même ne pas le voler, et éviter par là de manquer les modifications qui allaient désormais sûrement sauver leurs culs. “C’est pour ça que je te demande à quel point, toi, tu tiens à tes hommes.” Il y tenait, mais moins qu’à sa propre personne, si le choix en arrivait là. "Ça me ferait chier de sortir sans eux. Mais j’imagine que dans ta version, on a pas vraiment le choix.” Et si la décision devait être prise dans l’instant, elle le serait. Il était entré pour sortir - coûte que coûte.

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Dire qu’il était étonné de venir sentir Clyde retirer son bras de son emprise aurait été un mensonge. Il était même plutôt surpris qu’il se soit laissé entrainer de la sorte dans un premier temps. Mais Ezra n’avait pas le temps de composer avec les états d'âme et ce que pouvait donner leur duo à l’écran, il avait des explications à fournir à Clyde et rapidement. Ce qui n’aurait pas été le cas si le brun ne l’avait pas trahi lors de leur dernière aventure - mais en même temps, le plan qu’Ezra s’apprêtait à lui révéler, il n’était pas sur que le Wakefield l’aurait approuvé en étant dans la combine dès le début.

« Habile. » Un fin sourire s’étira sur les lèvres d’Ezra, alors qu’il croisait les bras sur son torse. On pouvait presque palper sa fierté qui émanait de son corps présentement. C’était la seconde fois que le burn venait approuver ses plans de cette façon. « Je suppose que ton plan de base était pas si mauvais après tout. » Il roula des yeux, et un instant supplémentaire également pour l’effet dramatique. « Tu l’aurais su si tu m’avais pas trahi. » Il devait leur rester une minute au compteur pour ne pas être définitivement sûrs de se faire prendre et Ezra venait encore ajouter un enfantillage ici et là, comme si le temps était subjectif et ne s’appliquait pas à eux. « Ça me ferait chier de sortir sans eux. Mais j’imagine que dans ta version, on a pas vraiment le choix. » Le Beauregard vint pincer ses lèvres en une ligne fine. « C’est même essentiel dans ma version, ouais. » Il se sentait presque désolé pour Clyde d’en venir à faire ce choix - wait, what ? Non, il ne pouvait pas se sentir désolé pour l’enflure qui n’avait pas hésité un instant avant de le trahir la dernière fois. Si ce dernier ne voulait pas sortir en usant des idées d’Ezra, il se démerderait comme le grand garçon qu’il prétendait être et se ferait choper par la police de façon magistrale. Lui, serait loin et à l’abris des regards à ce moment là et ça lui convenait très bien.

Un nouveau bip se fit entendre sur la montre d’Ezra, et ce dernier vint reprendre un peu de sérieux, pour finir par plonger son regard dans celui de Clyde. « Je sais que ça va pas te plaire, mais va falloir que tu suives mes ordres. » Il vint relever lentement un sourcil, on ne peut plus sérieux. Les blagues avaient été mises au placard, pour l’instant. Et, après avoir inspiré longuement une bouffée d’air, Ezra vint tirer une cagoule de ses poches pour la tendre à Clyde. « Enfile ça. » Les hommes d’Ezra avait déjà fait passer par les canalisations, parfaitement bien emballés, plus de trois quarts du coffre. Le Beauregard vint relever son regard vers l’un d’entre eux, celui qu’on pourrait appeler son bras droit, avant de venir hocher la tête dans sa direction. La suite du plan pouvait se mettre en place, et déjà le gars baraqué venait passer devant pour se rendre à l’escalier de secours - celui qui se trouvait derrière le bureau d’accueil. » J’espère juste que tu sais toujours conduire un hélicoptère, Wakefield. » S’il partait avec lui, autant qu’il lui serve réellementà quelque-chose.

Les trois hommes finirent par arriver au derrière étage de la banque accessible depuis l’escalier de secours, ce dernier donnant directement sur le toit du bâtiment. Là, Ezra vint se tourner vers Clyde un instant avant d’ouvrir la porte leur permettant d’arriver au grand air. « S’il te manquait un peu de fric de notre dernier job, c’est moi qui l’avait piqué au fait. Mais, avant que tu m’engueules… » Il le voyait venir plus rapidement que toute autre chose. « … je m’en suis servi pour acheter des panneaux réfléchissants, qui permettent en ce moment même de cacher l’hélicoptère se trouvant sur le toit aux yeux des flics qui sont en bas du bâtiment. OK ? »

Il était fier, le Beauregard, de savoir que son plan trouvait en Clyde un admirateur - quand bien même ce dernier soit silencieux. Après tout ce qu’ils avaient traversé ensemble, et surtout après tous les bâtons que Clyde avait mis dans les roues du blond aujourd’hui, il devait reconnaître, qu’ultimement, Ezra ne manquait pas à son rôle de leader. “Tu l’aurais su si tu m’avais pas trahi.” Le sifflement entre les dents de Clyde était le signe parmi tant d’autres qu’ils ne s’entendraient pas sur ce point - du moins, tant qu’ils n’auraient pas adressé les remords et les trahisons qu’ils retenaient chacun envers l’autre et qui n’avaient jamais trouvé d’expiatoire. En attendant, Clyde aurait autre chose à expier s’il donnait le vert feu à Ezra quant à son plan qui laissait les autres en pâture à la police, alors que seuls la moitié d’entre eux s’y attendaient. “C’est même essentiel dans ma version, ouais.” Il ne craignait pas pour lui-même, le brun, ayant comme à son habitude pris le soin de dissimuler toute information personnelle que ses comparses pourraient cafter à la police, mais tout de même, l’idée lui restait en travers de la gorge.

Ce fut le bip de la montre d’Ezra qui le ramena à la réalité et servi d’électrochoc alors qu’il était coincé dans un état de réflexion qui ne pouvait plus durer. Il hocha donc la tête lorsqu’Ezra releva la sienne vers lui, effaçant instantanément toute trace de moquerie ou d’agacement qui n’avaient désormais plus leur place. “On y va.” Ferme, décidé, sans remords - ou presque. “Je sais que ça va pas te plaire, mais va falloir que tu suives mes ordres.” Son hochement d’épaules et sa moue parlaient pour lui, mais encore une fois, il n’avait ni le choix ni le temps de s’opposer à cela.  “Ouais.” Ouais, je suis pas con, je t’écoute, aurait été la version la plus longue et la plus adaptée. “Enfile ça.” La cagoule passée et deux coups derniers coups d’oeil lâchés à ses hommes et au fric plus tard, Clyde se retrouvait dans l’escalier, accompagné d’Ezra et d’un de ses mecs qui semblait résigné à son rôle et le fait qu’il resterait sur place, lui. “J’espère juste que tu sais toujours conduire un hélicoptère, Wakefield.” Heureusement pour lui, Clyde percutait vite, et il réalisa en grimpant les escaliers en courant vers quoi ils se dirigeaient. “Toujours mieux que toi, Beauregard.” Et puis l’hélico c’était comme le vélo, ça ne s’oubliait pas, non?

Lorsque la porte de secours menant au toit apparu devant eux, Clyde s’arrêta net en voyant Ezra se retourner vers lui, absolument pas désolé de ce qu’il était sur le point de lui annoncer. “S’il te manquait un peu de fric de notre dernier job, c’est moi qui l’avait piqué au fait. Mais, avant que tu m’engueules…” Oh si, il allait l’engueuler, et tout de suite. “Putain c’était toi? Enfoiré.” Quelques mois avant, Clyde en aurait été terriblement offusqué, mais il pouvait difficilement prétendre l’être tout autant désormais. Au moins, il avait un grief justifiable de plus contre le blond. “… je m’en suis servi pour acheter des panneaux réfléchissants, qui permettent en ce moment même de cacher l’hélicoptère se trouvant sur le toit aux yeux des flics qui sont en bas du bâtiment. OK?” Vraiment, il s’en tirait bien. Dire que le plan de sortie était littéralement présent depuis aussi longtemps qu’ils étaient dans la banque, voir plus. “Ok je promets de ne pas te balancer de l’hélico au premier virage.” Le sourire de connivence que Clyde lui offrit était, pour une fois, plus amusé qu’agacé. “Mais on en reparlera.” Comme de beaucoup d’autres choses, d’ailleurs.

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« On y va. » Il ne l’avouerait pas à haute voix, mais Ezra était content que son acolyte ait choisi cette option là - pas qu’il n’aurait pas mis en application sa menace de le tuer, mais ça lui aurait fait mal au coeur de devoir le faire. Il avait beau le détester de tout son être désormais, leur passé commun ne pouvait pas s’oublier aussi facilement. Les expériences allant de paire avec des souvenirs communs, Clyde rangea sa fierté de côté pour venir hocher la tête d’approbation lorsqu’Ezra lui indiqua qu’il allait devoir suivre ses ordres. « Ouais. » Au moins, ils étaient sur la même longueur d’onde. « Toujours mieux que toi, Beauregard. » Vraiment, sur la même longueur d’onde - Ezra n’étant, effectivement, pas capable de piloter l’un de ces engins.

Leurs pas les menèrent finalement vers le toit de la banque, là où la suite du plan allait se dérouler. Elle serait rapide, car les jeunes gens allaient bientôt être à découvert et aux yeux de la police, qui les attendait en bas. Si tout s’était presque déroulé comme sur des roulettes, il ne manquait pas que la situation pouvait rapidement devenir catastrophique s’ils ne faisaient pas attention à leurs actions futures. « Putain c’était toi? Enfoiré. » Ca, c’était la réaction de Clyde alors qu’Ezra venait justement de lui dire qu’il voulait terminer de parler avant qu’il ne l’engueule. Venant pincer les coins de ses lèvres en une ligne fine, le Beauregard le regardait d’un air exaspéré. Il ne savait donc pas se la boucler, l’animal. Ils se retrouvaient à court de temps, de ressources - et bientôt à court d’argent s’ils ne filaient pas d’ici en vitesse - et il prenait le temps de venir le traiter d’enfoiré.

« Ok je promets de ne pas te balancer de l’hélico au premier virage. Mais on en reparlera. » Aux oreilles d’Ezra, cela vint sonner comme l’approbation du plan de la part du Wakefield, et après un hochement de tête de leur part à tous les deux, Ezra vint ouvrir la porte menant sur le toit. Le reste de l’histoire à la banque se passa à vitesse lumière. Ils eurent à peine le temps de faire les quelques mètres en courant qui les séparaient de l’hélicoptère que déjà, le bras droit d’Ezra - resté en arrière et faisant partie du bétails désormais - faisait tomber les panneaux réfléchissants afin que Clyde puisse démarrer l’hélicoptère. Des coups de feu furent entendus, des balles ricochèrent sur le métal de l’appareil. Et, dans un rire tonitruant et complètement déjanté, Ezra vint lever son plus doigt d’honneur en direction des flics lorsque l’oiseau de fer se mit à s’envoler loin d’eux.